(ML/I)
12/11/2001
Electronique
Electronica / ML/I / Monolake
C’est la première fois que l’on parle dans ces colonnes de Robert Henke, l’homme qui se cache derrière Monolake. On ne s’étonnera pas d’apprendre qu’il est allemand, sa musique étant empreinte d’un certain minimaliste, le même que l’on trouve chez Pole ou Vladislav Delay.
On n’avait pas accroché sur Interstate, son deuxième album, peut-être un peu trop linéaire et manquant de relief. Il est monté dans notre estime avec Gravity, sorti l’an dernier sur son propre label ML/I (pour Monolake/Imbalance).
Il atteint presque la perfection avec ce nouveau CD parfaitement maîtrisé.
Monolake ne fait pas du dub, sa musique n’est pas salie par des grésillements ou craquements, mais se concentre sur l’essentiel, une construction, un assemblage rigoureux de chaque élément. Ceux-ci semblent se superposer en couches multiples parfaitement dissociables mais qui résonnent entre elles, et que le mélange transcende.
Une basse linéaire bien en avant, une rythmique rapide très loin derrière qui apporte jusque ce qu’il faut d’entrain, quelques nappes bien basses et inquiétantes. Toute une base qui crée une musique sourde et dansante, planante et hypnotique pour transformer son intérieur en piste de danse pendant plus de 10 minutes avec Ionized.
Mais Robert Henke maîtrise aussi les mélodies qu’il diffuse avec parcimonie afin d’aérer ses morceaux et les élever au rang de chef d’oeuvre comme Television Tower.
Si la musique de Monolake fourmille de mille détails, ils sait aussi l’épurer pour en faire une plage ambient aquatique avec Indigo qui clôture l’album.
Cinemascope est certainement son disque le plus abordable, et peut-être aussi le plus réussi. A ce titre il est une magnifique porte d’entrée dans l’univers de cette vague de musiciens minimalistes allemands.
le 17/11/2001