Electric Birds

Troisième album en un peu plus d’un an pour le prolifique Mike Martinez, seul aux commandes du projet Electric Birds, qu’on a pu apprécier çà et là, sur différentes compilations (dont Bucolique vol. 1, chroniqué sur ces pages) ou à l’occasion d’un 7" sorti chez Zealectronic.

Désireux de réaliser la rencontre idéale entre electronica et dub, Electric Birds mélange nappes de synthé ambient, percussions et mélodies dub et clicks & cuts. Le titre Pitch Patterns en est le parfait exemple. Sur deux accords de synthé mis en boucle, Mike Martinez, dans un travail proche de celui de Steve Reich, pose un léger beat et quelques glitchs discrets. Pendant que les nappes d’accords semblent tourner d’une oreille à l’autre, des percussions typiques du dub apparaissent de manière mélodique, mais savent toutefois rester en retrait.

Parfois presque aquatique dans les sons qu’elle développe ou dans les ambiances qu’elle évoque (à cet égard, la sensation de vague créée, dans Distance, uniquement à partir de grésillements est une belle et impressionnante réussite), la musique d’Electric Birds est avant tout hypnotique et chaleureuse de par ses clicks réverbérés, ses nappes accueillantes ou ses rythmiques répétées.

Lorsque le rythme s’accélère (Stem), le côté dub prend le dessus et on est alors tout proche de Pole, ou plus sûrement de Kit Clayton (remercié d’ailleurs "for inspiration" dans les notes de pochette). Les beats et textures utilisés par Electric Birds se révèlent alors extrêmement envoûtants et Mike Martinez peut même se permettre d’insérer une rythmique quasiment house (Frames) sans que l’équilibre naturel du morceau ne soit menacé.

François Bousquet
le 03/12/2001