(Plug Research)
19/11/2001
Electronique
Dntel / Plug Research / Pop
Intéressant parcours que celui de Jimmy Tamborello qui a commencé comme bassiste dans le groupe emo-core Strictly Ballroom avant de se consacrer à l’électronique et de sortir sous le pseudonyme Dntel son troisième album, le premier à sortir sur Plug Research, après deux autres sur Phtalo.
Partant la plupart du temps d’une phrase chantée par tel ou tel invité (le chanteur de Beachwood Sparks, la poétesse Mia Doi Todd ou encore la chanteuse du groupe Figurine) et diffusée en boucle pendant tout le morceau, Dntel s’amuse à trafiquer la voix et modifier le son. Dans le même temps, il y accole une rythmique calme, quelques notes de xylophone, des accords d’orgue ou des plages de synthé. Le résultat, pour chaleureux qu’il soit, paraît tout de même un peu trop lisse, à la manière de certains titres du dernier album d’Herbert. Dntel s’offre même le plaisir d’un tube avec (This is) the dream of Evan & Chan, son histoire de couple qui se sépare, sa rythmique addictive et sa mélodie accrocheuse.
Parfois, la belle mécanique s’enraye et on obtient des passages assez intéressants. Ainsi, le break de Suddenly is sooner than you think casse la linéarité du chant par des notes disperses d’accordéon, et des clicks & cuts. De même, à la fin de Why I’m so unhappy, voix féminine et guitares sont distordues pour un résultat proche de certains morceaux de Björk. Les quelques morceaux instrumentaux se situent, quand à eux, dans une lignée Warp soft : plages de synthé, rythmique aléatoire et clicks discrets. Jimmy Tamborello parvient tout de même à créer quelques belles textures (dans Life is full of possibilities notamment) qui nous font comprendre pourquoi il a été signé chez Plug Research (question à laquelle le reste de l’album ne nous aide pas vraiment à répondre, à moins de se dire que le label américain cherchait à sortir un album qui se vende pour survivre et pouvoir sortir des disques davantage fureteurs par ailleurs).
Un peu trop lounge dans ses titres chantés et en aucun cas novateur ou révolutionnaire, cet album, qui paraît apte à rencontrer un beau succès, n’en est pas pour autant désagréable.
le 11/12/2001