V/A

Premier volume d’une série de compilations de musiques nocturnes éditées par le label américain Deluxe, Night Owls 01 regroupe des artistes comme Llips., Electric Birds, Starfish Pool, Chessie, Eblake ou encore les français d’Aspic.
Désireux d’occuper l’espace entre rêve et réalité, sommeil et éveil, ce beau disque va nous entraîner, pendant plus d’une heure, de la post-pop à l’electronica-ambient en passant par quelques passages plus expérimentaux.

Ainsi, le duo français Aspic mêle nappes de synthé et de guitare d’une part, rythmique légère et hypnotique d’autre part. Non loin d’eux, Solid Objects, un peu comme le fait Starfish Pool sur un autre titre, travaille sur le delay et la réverbération de ses nappes en ajoutant parfois des samples vocaux.
On remarquera quelques titres à la frontière du dub, comme celui d’Eblake, où semblent se rencontrer l’ambient chaleureuse d’Harold Budd et le doux dub des premiers The Orb. Electric Birds, pour sa part, croise, comme à son habitude, electronica et dub avec un morceau polyrythmique et torturé.
Dans une veine davantage expérimentale, Parts:places (projet d’Electric Birds et de Jon Santos) ajoute discrets larsens et fins cliquetis sur une texture ambient. De même, Dietrich Schoenemann joue des sons micro-électroniques, Etherdrag mélange petits sifflements et grésillements et Esa Ruoho "aquatise" l’ensemble de ses sonorités.

Le remix par Electric Birds du titre Out of Reach de Llips., placé au milieu de la compilation, synthétise à lui seul l’ensemble du disque : nappe aquatique, chant féminin volupteux, rythmique qui va en s’accélérant, divers petits ajouts électroniques.
Porteur d’espérance aussi bien pour la série des compilations Night Owls (bien qu’on puisse craindre un manque de renouvellement d’un volume à l’autre) que pour le prochain album du collectif belge à sortir sur Deluxe, ce morceau ne nous fait que davantage regretter la séparation de Llips. à l’issue de l’enregistrement de ce dernier disque.

François Bousquet
le 29/12/2001