(Ochre / Import)
10/12/2001
Rock
Toujours aussi prolifique, Jon Attwood livre, avec Lake:desert son troisième album en un an et demi (on retiendra notamment de sa pléthorique discographie Overtone, sorti sur Enraptured, et Yellow6 EP, paru chez Jonathon Whiskey) en reprenant toujours le même principe : des sublimes guitares embrumées forment tantôt d’accueillantes nappes, tantôt de chaleureuses mélodies.
Pour agrémenter les plongées cotonneuses de ses guitares, Yellow6 ajoute ici une boucle rythmique sourde, là quelques notes ou accords de piano ; mais les six-cordes continuent de tenir la dragée haute. Celles-ci naviguent élégamment entre minimalisme à la Labradford et réverbération éthérée proche des Cocteau Twins, le tout dans une ambiance nocturne qu’on pourrait rapprocher de celle mise en place par Avrocar.
Bien que relativement proches de ce que Yellow6 a pu nous proposer auparavant, les différents morceaux de Lake:desert sont toujours aussi impressionnants dans leur agencement. Les nappes et textures sont ainsi superposées pour créer un univers à chaque fois différent, alors qu’on a l’impression qu’il utilise toujours les mêmes ingrédients. Cette science de la construction et de l’utilisation des instruments à sa disposition permet à Jon Attwood, à partir d’un arpège, de quelques accords épars ou d’une nappe envoûtante, de concocter un ensemble extrêmement cohérent mais où chaque morceau est, en même temps, clairement identifiable et définissable.
Globalement moins convaincant que ses dernières productions, même s’il comprend par endroits de très beaux passages (Post et sa distortion toute en retenue, la confrontation rythmique/arpège de Half-Life, entre autres), cet album de Yellow6 nous interroge sur la capacité de celui-ci à se renouveler et sur sa faculté à endiguer cette logorrhée musicale qui le pousse à sortir autant de disques.
le 11/02/2002