Lusine ICL

Tiré de deux concerts réalisés en octobre 2000 à Anvers, Coalition 2000 vient s’ajouter à la déjà longue discographie de Jeff McIlwain, signant sous les pseudos L’usine et Lusine ICL et participant au défunt collectif Llips.. Après des singles sur Isophlux ou Zealectronic, il revient, avec ce disque, sur U-Cover qui avait déjà abrité son dernier album, A pseudo Steady State.

Tout au long de cet intéressant album, Lusine ICL enchaîne les titres comme si de rien n’était (quelque fois, on ne se rend même pas compte qu’on a changé de plage), mais conserve toujours le même objectif : partir des textures créées via la superposition de nappes et y ajouter rythmiques, petites mélodies et bruits électroniques divers (glitchs, scratchs et autres). Bien que les sons utilisés ne soient que peu novateurs (ils auraient plutôt un petit côté rétro, telle la mélodie 80’s située au milieu de Plastic), l’ensemble prend agréablement forme.
Légèrement modifiés par rapport aux versions studio, les morceaux sont en perpétuelle évolution passant de l’ambient la plus atmosphérique à l’electronica davantage rythmée, ce changement étant même, parfois, effectué brutalement en plein milieu d’un titre. Ainsi Deadend démarre de manière très calme par un jeu de nappes réverbérées avant que la rythmique et la mélodie saccadées n’entrent en jeu pour en faire un titre presque dansant.
Il arrive que la rupture entre deux morceaux soit brutale et qu’on passe rapidement d’un titre rythmé, mélodique et accrocheur à un autre atonal, dépouillé et plus expérimental. Cette large palette est à la fois la force et la faiblesse d’un artiste qui se disperse peut-être un peu trop mais qui, en même temps, parvient à constituer une oeuvre cohérente et sans cesse régénérée.

François Bousquet
le 07/03/2002