The Buddy System

Nouvelle signature du toujours intéressant label belge U-Cover, Kurt A. Korthals, alias The Buddy System, nous livre, avec Application, son premier opus.

Si l’album s’ouvre par deux titres rythmés, à la mélodie savamment construite et aux petits grésillements harmonieusement disposés, le troisième se fera davantage expérimental. En effet, Late Winter Nights débute par un sifflement, semblable à un larsen, posé sur une texture sombre sur laquelle une rythmique décomposée vient s’ajouter. On est alors proche d’un artiste comme Ovil Bianca, alors que le début nous situait davantage dans la lignée de Blectum from Blechdom et du label Deluxe. Par la suite, l’album oscillera ainsi entre titres plus "évidents", tel Final Flirt et sa mosaïque sonore, et d’autres où une certaine noirceur prédomine, comme Master Cylinder et sa basse saturée.
Alors que le disque commençait à gentiment ronronner, voire à tourner en rond, les trois derniers titres de celui-ci viennent réveiller l’attention de l’auditeur. Tout d’abord, Goose bumps and bruises, sa mélodie aérienne et enjouée, sa rythmique claire et ses nappes réverbérées, en lorgnant sur les disques Morr Music, apporte une réelle dose de fraîcheur. Ensuite, Leave it Dever, par sa lente construction, se dévoile par couches successives au fur et à mesure que la polyrythmie se met en place. Enfin, Computer Beach Party clôturera le tout par une cascade de notes et rythmiques déstructurées sur fond de basse en glitchs, qui occuperont seuls la dernière minute du disque.

Ainsi, en trois titres, The Buddy System nous aura montré trois différentes facettes de sa production et, par là même, convaincu. On regrettera donc que l’album, dans sa globalité, ne soit pas plus concentré. Un EP n’aurait-il pas suffi ?

François Bousquet
le 12/03/2002