(Hefty / Chronowax)
12/03/2002
Electronique
Cascade de petites notes, déversement de blips, rythmique douce et beats discrets, nappes aquatiques, harmonies soignées, samples de voix enfantines, ambiance onirique : il ne s’agit pas, ici, de la chronique du nouveau Boards of Canada, mais de celle du premier album de Telefon Tel Aviv, duo de la Nouvelle-Orléans.
On l’aura compris : Charles Cooper et Joshua Eustis s’inspirent beaucoup des auteurs de Music has the right to children, reprenant jusqu’à leurs schémas d’élaboration des morceaux. Parfois, les similitudes avec le duo écossais sont tellement flagrantes que cela en devient gênant pour le duo américain qui paraît alors totalement à court d’inspiration.
Mais Telefon Tel Aviv sait également insuffler un souffle différent dans sa musique. Ainsi, John Thomas on the inside is nothing but foam lorgne davantage du côté de Tortoise ou Savath & Savalas, par la présence marquée d’une batterie et d’une basse bien réelles.
On déplorera, au passage, les titres de certains morceaux, entre tentatives de poésie post-new age à la Forrest Gump et banalités existentialistes chères à Paolo Coehlo (Life is all about taking things in and putting things out, Your Face reminds me of when I was old ou encore What’s the use of feet if you haven’t got legs ?).
Musicalement, un ou deux titres sortent, toutefois, du lot, tel Your Face…, qui, par sa construction bancale et son enchevêtrement de boucles, séduit, ou bien John Thomas… où se rencontrent harmonieusement instruments organiques et sonorités électroniques.
Bien que n’apportant strictement rien de novateur et s’inscrivant un peu facilement dans la lignée Warp, ce premier album n’en est pas pour autant désagréable, peut-être juste un peu trop consensuel.
le 11/03/2002