Funkstorung

Funkstorung semble vouloir alterner les albums de remix et de réelles compositions puisque voici déjà une deuxième compilation de leurs travaux pour des artistes d’horizons divers et variés, à la manière de leur Additional Productions sur lequel se croisaient Björk et le Wu-Tang Clan.

C’est une relecture du Eyen de Plaid qui ouvre le disque, méconnaissable. Le seul élément qui semble toujours présent est la rythmique, maintenant au premier plan avec scratchs et vocaux hip-hop. Déception.
Jay-Jay Johanson want some fun comme l’indique le titre de sa chanson, et le voilà servi avec une rythmique drum’n bass sur laquelle il va pouvoir se déhancher. Absolument sans intérêt, on zappe. Nils Petter Molvaer subit plus ou moins le même traitement, et on finira par se demander si la beauté de ses paysages sonores et nordiques méritaient d’être transposés en milieu urbain.

Pas une grande surprise, mais un travail bien fait, tel qui aurait du être à l’origine peut-être, avec le Humanity de A Guy Called Gerald, compagnon de label avec Louise Rhodes (chanteuse de Lamb) à la voix.
Speedy J se voit affublé d’une boite à rythme rétro et s’avère trop répétitif.

Mais la deuxième partie du disque se révèle plus plaisante, plus apaisée aussi, notamment avec The Notwist dont la rythmique se voit retravaillée mais la superbe mélodie est toujours là. Une petite merveille.
Mieux encore, le remix de Funckarma, pure electronica aux notes hésitantes nous rappelera les premières heures d’Autechre.
Les morceau de Phillip Boa + The VoodooClub et de Tocotronic sont eux aussi forts plaisants avec leurs douces mélodies (respectivement a base de guitares et de cordes).
On ne reviendra pas sur leur remix du C’est la Vie de Jean-Michel Jarre dont on a déjà parlé lors de la sortie de son maxi.

Diffcile de parler de remixes quand on ne connait pas le morceau d’origine, mais dans cette catégorie on trouvera Beans pour un abstract-hip-hop concassé, et Ike Yard dans un style similaire mais plus poppy et très plaisant.

Ce qui ressort de ce disque, c’est quand même un certain manque d’inspiration, une certaine facilité d’ou des mélanges pas forcément réussis...

Fabrice ALLARD
le 17/03/2002