(Mille Plateaux / Tripsichord)
05/03/2002
Electronique
Dépourvu de notes de pochette comme de titres de plages, Tender Love, le nouvel album de SND, apparaît bien mystérieux, de prime abord. Pourtant, à l’écoute du troisième album du duo, tout s’éclaircit et nous semble limpide. Habile mélange de clicks & cuts et de minimalisme, la musique de SND se déverse agréablement et sans heurts.
Débutant par trois titres où la rythmique est réduite à la portion congrue et la mélodie raréfiée, Tender Love bascule, pour un temps, dans un two-step electronica entraînant avec les morceaux 4 et 5. La basse se fait plus présente, la mélodie, fondée sur le strict minimum (deux-trois notes, tout au plus), est mise en boucle et les clicks s’en donnent à coeur joie.
Par la suite, on revient vers des rivages davantage minimalistes, une nappe de synthé venant s’acoquiner avec la rythmique fine et précise au sein de laquelle on peut reconnaître des influences légèrement dub, de par la présence de percussions samplées. Parfois, la rythmique se déstructure (8ème), mais c’est toujours elle qui est mise en avant et il faut, de temps en temps, une écoute extrêmement attentive pour distinguer les autres éléments. On repérera, toutefois, ici un discret larsen, là des notes de guitare jouées au clavier ; mais c’est toujours la rythmique qui prime. A certains moments même, SND n’hésite pas à superposer deux rythmiques pour créer un effet de décalage particulièrement réussi.
Vers la fin de l’album, on aura encore le droit à des morceaux plus rythmés dans la veine des 4ème et 5ème titres, comme une boucle qui se referme sur elle-même.
Bien à leur place sur le label Mille Plateaux, au milieu de Vladislav Delay ou Michaël Stravostand, SND pêche parfois par facilité en enchaînant un peu trop facilement leurs titres ; on a du mal, par endroits, à percevoir des différences entre certains morceaux. Cela dit, l’album du duo se pénètre sans mal et reste accueillant et intéressant à écouter.
le 18/03/2002