(Autoproduit)
00/03/2002
Rock
Ambient / Autoproduit / Motodestra / Pop
On ne chronique pas, d’habitude, des artistes autoproduits ; mais, quand on rencontre un disque comme celui de Motodestra, jeune artiste anglais, une exception s’impose. En 10 morceaux et une quarantaine de minutes, Daniel Halliday se place, sans en avoir à rougir, aux côtés de Portal (mais sans la voix féminine) ou Yellow6 (mais en plus aérien).
Doucement mélancolique, étrangement apaisante et magnifiquement évocatrice, la musique de Motodestra est faite d’arpèges de guitares éthérées, de rythmiques non agressives, de mélodies simples et belles et de nappes accueillantes. Utilisant au maximum la réverbération et le delay, D.Halliday plonge ses six-cordes dans des profondeurs cotonneuses pour mieux les en ressortir comme ragaillardies et régénérées, emplies d’une lumière et d’une grâce presqu’irréelles.
On atteint le sublime quand les strates de guitares se superposent, comme dans Uncertain Depth où une guitare solo perce délicatement, ou dans Flow (Era) où des accords viennent troubler la progression cadencée des arpèges.
Parfois, c’est un piano qui sert de base au morceau pour un résultat d’un calme absolu (Seeing is forgetting) ; tantôt, les doux arpèges se développent sur une rythmique semblable à une balle de ping-pong (Lil’pad) ; mais les titres de Motodestra restent toujours d’une fraîcheur immaculée.
Un très beau disque, en définitive qui place, d’entrée, très haut son auteur dont on attendra la suite des productions avec impatience.
le 11/05/2002