(Aesthetics / Chronowax)
07/05/2002
Rock
Aesthetics / Ambient / L’Altra / Pop / Post-Rock
C’est peu dire que ce second album des américains de L’Altra était très attendu, deux ans après le sublime (et méconnu, car disponible uniquement en import) Music of a Sinking Occasion, lui même précédé d’un EP éponyme tout aussi réussi. Se situant quelque part entre Yo La Tengo et Piano Magic, L’Altra distille, tout au long d’un superbe deuxième album, une magie et une grâce peu communes.
On est d’entrée sous le charme avec Soft Connection où un léger arpège aérien nous caresse les sens tandis que la voix de Joseph Costa se pose doucement, bientôt rejointe, dans un duo parfaitement harmonieux, par celle de sa comparse Lindsay Anderson. Mélodiquement impeccable et immédiatement poignant, ce titre préfigure idéalement de ce que sera l’ensemble du disque : un dialogue entre ces deux voix, magnifié par une instrumentation irréprochable et une émotion intense.
Probablement meilleur que Music of a Sinking Occasion, In the Afternoon brille par son renouvellement incessant (d’un morceau à l’autre, mais aussi au sein de chaque morceau), ses qualités d’orchestration (cuivres et cordes sont convoquées, ainsi que des petites touches d’électronique) et sa mélancolie tendrement marquée ; le tout sans ostentation, larmoyance ou prétention aucunes. Les différents morceaux sont tellement bien composés et construits qu’on est sans cesse impressionnés : à peine vient-on d’intégrer à l’oreille le dernier élément additionné qu’un autre vient s’ajouter. Parfois un piano remplace les traditionnelles guitares comme pierre de base d’une chanson (Broken Mouths) et pendant que ses notes arpégées dévalent en cascade, des balais frappent délicatement la caisse claire. Tout au bout du grand voyage qu’est cet album, un instrumental, où cordes et piano se lient amoureusement (Goodbye Music), vient refermer provisoirement le beau livre sonore du quatuor.
Groupe décidément précieux, L’Altra n’a sûrement pas fini de nous émerveiller, mais In the Afternoon, livré qui plus est dans un packaging classieux (ce qui ne gâche rien, bien au contraire), se pose d’ores et déjà comme un chef-d’œuvre et l’un des disques de l’année.
le 18/05/2002