(Morr Music / La Baleine)
02/04/2002
Electronique
Christian Kleine / Electronica / Herrmann & Kleine / Morr Music
Après deux maxis sur Morr et City Centre Offices, Our Noise est le premier album du duo formé par Thaddi Herrmann (fondateur de City Centre Offices) et Christian Kleine (auteur, par ailleurs, de disques en solo sur ces mêmes labels). Naturellement, on retrouve sur ce disque les influences croisées des deux allemands : la pop à synthés datée 80’s pour Herrmann et le hip-hop instrumental pour Kleine.
Dès les titres d’ouverture (Drop et Her Tune) beats saccadés et mélodies aériennes se mélangent dans une atmosphère onirique et bucolique (à l’image de la pochette, belle composition automnale de forêt et lac). Parfois peut-être un peu trop appuyée dans son côté 80’s (la boîte à rythme de Still tired est vite exaspérante), la musique d’Herrmann & Kleine se laisse toutefois écouter avec plaisir et est nettement plus convaincante quand elle insiste dans sa veine hip-hop (Headlights) ou qu’elle se rapproche des ambiances de Northern Picture Library, mais avec une rythmique electronica en plus (Don’t look back).
Le duo sait néanmoins sortir des ornières balisées de l’electronica tendance Morr Music, via les notes ultra-rapides tirées d’un marimba (Kissing you at 120 bpm) ou celles plus enfantines d’un métallophone (Catch a Snowflake).
S’accompagnant sur trois titres de la voix d’Ariane Hensel, Herrmann & Kleine lui offre trois ambiances différentes. Tout d’abord, une ballade chaleureuse et extrêmement agréable où la voix féminine samplée en même temps que le chant se répercute en strates interminables et hypnotiques (Shuttle). En revanche, les deux autres titres chantés sont moins convaincants. Sur Blue Flower, reprise du groupe Slapp Happy plutôt bien interprétée (l’apparition surprenante de guitares saturées étant fort bien venue), Ariane souffre de la comparaison avec Hope Sandoval (en effet, ce titre avait déjà été repris par Mazzy Star sur She Hangs Brightly). Enfin, Wonder est une soupe post-new age où on croirait entendre Moby reprenant piteusement un titre des Cocteau Twins.
Un album loin d’être indispensable, donc, mais pas inintéressant par moments.
le 28/05/2002