Múm

Près de deux ans après Yesterday was dramatic, today is ok sorti sur Tugboat et après deux albums de remixes parus l’an passé sur Morr Music et TMT, voici donc le retour tant attendu des quatre islandais, signé entre temps chez Fat Cat. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce second album ne déçoit pas.

Débutant par l’impeccable single Green Grass of Tunnel, on retrouve d’entrée la magie propre à Múm : mélodies fines, voix enfantines quasi-androgynes, atmosphères bucoliques envoûtantes, savant agrégat entre instruments réels (cordes, mélodica, métallophone, accordéon, cuivres, batterie discrète, etc…) et apports électroniques. Davantage porté sur l’écriture des chansons que dans le premier album où le groupe partait, par moments, dans de longues divagations instrumentales, Finally we are no one se compose presque intégralement de titres chantés aux mélodies belles et délicates. Quand les sœurs Valtysdottir ne chantent pas réellement, elles susurrent ou fredonnent, et de leurs voix diaphanes viennent surligner la richesse d’écriture de titres comme Don’t be afraid, you have just got your eyes closed ou K/half Noise.
Bien que retrouvant sur ce magnifique album quelques titres déjà entendus sur scène ces deux dernières années (K/half Noise, Finally we are no one ou The Land between Solar Systems), on ne peut en être lassés, tant la qualité de ces morceaux est incontestable, leur développement interne incessant, leurs ambiances captivantes et les climats créés immédiatement séduisants. Jamais agressifs, les ajouts électroniques sont pourtant bien présents ; ainsi, textures tremblantes et glitchs délicats viennent, par le biais de leur alliance avec les autres instruments, sceller l’union parfaite entre ces deux univers et installer définitivement le quatuor islandais au firmament des groupes mêlant pop et electronica.

Au-delà de la qualité intrinsèque indéniable de cet album et du succès prévisible qu’il aura, Finally we are no one est donc l’occasion de couronner Múm, groupe dont la discographie toute entière est une pure merveille.

François Bousquet
le 08/06/2002