(Bip-Hop / La Baleine)
00/03/2002
Electronique
Andrew Duke / Bip-Hop / D’Iberville / Rechenzentrum / Tonne
Traditionnel rendez-vous trimestriel, le cinquième volume des Bip-Hop Génération ne déroge pas à la règle : plus de 70 minutes de musique, six artistes, certains connus, d’autres moins, une qualité d’ensemble indéniable. Au programme cette fois-ci : Accelera Deck, Andrew Duke, Mikael Stavostrand, Tonne, Rechenzentrum et D’Iberville.
Déjà croisé çà et là (notamment via le 12" Halo sur Morr), Accelera Deck ouvre cette nouvelle "génération" par une sorte de faux folk électronique où des notes martelées et saccadées se mêlent à une rythmique proche de celles affectionnées par Phonem tandis qu’un piano fait de temps à autre une apparition discrète.
On reste en Amérique du Nord, mais on passe au Canada avec Andrew Duke, pour un titre electronica des plus classiques : nappe en arrière-plan, mélodie vaporeuse et rythmique légère. Pas désagréable mais un peu lassant à la longue (le morceau durant plus de 15 minutes), même si, après un break en milieu de morceau, l’ambiance se fait plus obscure et davantage proche du hip-hop.
Rencontré, pour sa part, sur Force Inc., Mikael Stavostrand nous livre son habituel agrégat d’electronica et de dub. Travaillant principalement sur les textures, le suédois installe peu à peu une boucle rythmique entêtante pour la retirer ensuite, laissant toujours la nappe initiale en fond. Encore une fois, on pourra déplorer l’inutile longueur de ce morceau (un peu moins d’un quart d’heure).
Artiste uniquement visuel à l’origine, le nouveau-venu Tonne s’apprête à sortir un album avec Scanner et un autre, en solo, sur Bip-Hop. Très proche dans l’esprit du label Mille Plateaux, l’anglais pose cliquetis, glitchs et autres sons micro-électroniques sur une nappe en flux et reflux.
Direction l’Allemagne à présent avec Rechenzentrum qui nous avaient ravis l’an passé avec leur John Peel Session. Après une première minute biscornue et baroque, leur techno minimaliste se met progressivement en place : rythmique sourde, samples divers, atmosphère générale pesante, dérapages plus ou moins contrôlés.
On termine par la France avec D’Iberville pour trois morceaux (là où les autres groupes ont choisi de n’en faire qu’un seul) au climat sombre et inquiétant. Là encore, l’artiste se concentre principalement sur la texture (sensation de va-et-vient, déstructuration et saturation) avant de terminer par un titre ludico-foutraque.
In fine, on ne se trouve peut-être pas devant le volume le plus convaincant de la série (le volume 2 restant, à notre avis, le meilleur), mais la démarche et la persévérance tenace du label marseillais restent plus que jamais louables.
le 17/06/2002