(Bip-Hop / La Baleine)
00/03/2002
Electronique
Découvert sur le quatrième volume des compilations Bip-Hop Generation, le duo américain Twine sort, dans la foulée de celui-ci, un album sur le label marseillais. On notera, toutefois, qu’il ne s’agit pas du premier album de Greg Malcom et Chad Mossholder, puisque ceux-ci en ont déjà sorti deux albums précédemment.
Dès le titre d’ouverture (None Some Silver), on retrouve ce qui nous avait séduit sur la compilation : cet habile mélange entre mélodie jouée à la guitare et bruitages électroniques divers (légers grésillements, petits glitchs…). Soufflant ainsi le chaud et le froid, Twine parvient à créer une musique à la fois abstraite et immédiatement séduisante. On est, en effet, tout de suite happé par ces rythmiques sombres (Cign) et ces ambiances inquiétantes (Fine Music). Ajoutant parfois à sa musique un dialogue au téléphone mis en boucle, Twine n’en demeure pas moins mué par un désir d’épure et de minimalisme : les apports électroniques sont présents sans être imposants, la mélodie est limitée à la portion congrue et des nappes enveloppent délicatement le tout.
Globalement proches de ce que peut faire Rechenzentrum, Malcom et Mossholder passent allégrement d’un morceau très sombre où ils privilégient les textures à un autre où un sample vocal est martelé et trituré pour finir avec There Is No One Else, pièce de toute beauté. Sur une nappe faite de grésillements qui va progressivement se saturer, tandis qu’une guitare réverbérée apparaît en arrière-plan, une douce voix féminine raconte un rêve, parsemé de petits hululements fantomatiques qui ne dépareilleraient pas chez Third Eye Foundation.
C’est nous qui sommes alors plongés dans un songe éveillé, magnifié par la beauté de la musique de Twine.
le 29/06/2002