(Active Suspension / Chronowax)
16/04/2002
Electronique
O.Lamm (Olivier Lamm pour les intimes) s’est régulièrement trouvé sur notre chemin, et certainement pas par hasard. De nombreux concerts, quelques compilations ciblées : ForMotionDiscomfort... chez Peter I’m Flying, Gooom Tracks chez Gooom Disques et plus récemment VariableAccess sur le label qui sort cet album, Active Suspension.
On n’a jamais trop su comment classer O.Lamm. C’est une qualité me direz vous, mais il est alors bien difficile de décrire cette musique qui mêle allègrement mélodies pop, rythmes technoïdes, ritournelles enfantines, passages ambient et les expérimentations laptopesque les plus folles. S’il déclare qu’il s’agit là de son premier album de pop, Olivier Lamm se moque bien du format pop en particulier et de la notion même de formatage tellement l’indexage de ce disque semble aléatoire.
Mason & Dixon surprend peu avec ses sonorités déjà entendues, propres à l’utilisation d’un logiciel particulier. Et l’ajout de passages saturés à la fin finissent de rapprocher O.Lamm de la galaxie Fennesz/Mego. A priori une bonne influence, mais à condition de ne rester qu’une influence. On passera rapisement sur le sautillant et poppy I Was a Joker Now I’m Just a Prick qui tourne un peu en rond pour s’attarder sur Description d’un Cylindre véritable tube dans le genre avec un sens de la ponctuation extraordinaire, une mélodie aux notes éparses, quelques crépitements, une rythmique surprenante. Chaque élément semble être un électron libre mais l’ensemble forme un tout on ne peut plus cohérent.
On alterne ensuite passages plus calme (She’s That Boho Folkie..., Faye at the Desk) et d’autres avec rythmique linéaire, l’ensemble étant parfois mis bout à bout au sein d’un même morceau (Guitar Innovator), un piano semble servir de fil conducteur, tout comme l’ombre de Fennesz, de retour sur Snow Party. On termine avec une autre belle surprise où un piano flirte avec le laptop. Un mélange electro et acoustique abouti et original dans un genre musical souvent trop cloisonné.
Si ce disque est inclassable, si le GRM flirte avec la piste de danse, il montre aussi ses limites : la densité des sons donne rapidement l’impression d’étouffer, une sensation de trop plein et finalement une certaine uniformité dans ce non conformisme. Mais on y trouve aussi quelques joyaux, d’agréables surprises.
le 11/07/2002