Sink

Nouvelle sortie pour le toujours intéressant label Arbouse Recordings avec le premier album de Sink, jeune artiste découvert sur scène à l’occasion d’une soirée consacrée au label toulousain fin avril au Nouveau Casino. On se souvient y avoir apprécié sa prestation tout en attendant cet album pour se forger une véritable opinion sur Yann Delmas.

Un début d’album extrêmement enthousiasmant nous captive d’entrée : ambiances soignées, rythmiques précises, grésillements savamment utilisés, nappes enveloppantes, mélodies discrètes mais présentes ; tous les ingrédients d’une electronica comme on l’aime sont présents. Aussi à l’aise dans une atmosphère vaporeuse (Variable Sputnik), dans un titre plus proche de Plaid (Natura78) ou dans un autre au registre plus ludique (Cantina Droids), Sink nous convainc donc dans le premier tiers de Usual Cerex LP.
Cependant, la suite nous déçoit quelque peu : les sonorités semblent étrangement se ressembler d’une piste à l’autre, les redites 80’s commencent à fatiguer l’auditeur (Hermann Bobsleigh, Decepticon Soundwave, Emmamma), la rythmique se fait de plus en plus présente pour nous offrir des morceaux parfois à la limite du dance-floor (la présence de Imor Nap, plage composée uniquement de nappes est, à cet égard, salutaire) et certains titres s’épanchent pendant de longues minutes qui paraissent quasiment interminables.
Quelques bonnes trouvailles sont toutefois à mettre au crédit de Yann Delmas : l’alliage d’une basse à la New Order et de petites notes de synthé enfantines dans Hermann Bobsleigh, Neta4 et ses samples vocaux ou la polyrythmie de Skem (morceau, on s’en serait douté, sous haute influence du label Skam).

Une impression mitigée dans l’ensemble, donc, pour un premier album qui est, cela dit, suffisamment porteur d’espoirs pour continuer à suivre la carrière de Sink et ses futures prestations et œuvres discographiques.

François Bousquet
le 17/07/2002