Bauri

Découvert il y a près de deux ans via les compilations Cashier Escape Route de City Centre Offices et Cottage Industries de Neo Ouija, c’est sur le label londonien que Martin Abrahamsson sort, après une kyrielle de singles çà et là, son premier album.

Mélodies parfaitement ciselées, beats discrets, atmosphères éthérées, climats élégiaques : d’entrée The Slacker Journal s’inscrit dans la tradition Isan - Boards of Canada. Picorant des idées un peu partout parmi les groupes assumant également cet héritage, Bauri mêle agréablement ici (Knusfilur ou Barfota Nakenfis) sonorités proches d’Arovane et percussions semblables à des "vents électroniques" qu’avaient développé Phonem dans Hydro-electric ; là (Undivided) mélodies aux rythmes saccadés à la Plaid et basse quasiment 80’s comme l’affectionne Christian Kleine.
Sortant par moments de l’electronica poppy aux tons bubblegum suggérés par la pochette, M.Abrahamsson sait aussi complexifier et densifier sa production en travaillant davantage sur l’ambiance, créant des textures à base de bulles et de sons micro-électroniques (Kolikok) ou bien en élaborant, sur la base d’une boucle de basse, un enchevêtrement de sons et rythmes (Snowflake).

S’attardant parfois peut-être un peu trop sur ses titres (pas un ne fait moins de six minutes), Bauri signe un premier album, certes sous influences marquées, mais savoureux, frais et globalement réussi.

François Bousquet
le 07/08/2002