Lena

Notre premier contact avec Mathias Delplanque, le jeune homme qui donne vie à Lena a eu lieu il y a un peu plus d’un an, au Pop In, en compagnie d’Electronicat.
Après un an de travail sous différents pseudos, on se retrouve à l’approche de l’été à en récolter les fruits puisque ce sont deux albums du même artiste qui sortent : le premier album de Bidlo en juin chez Harmsonic, et celui de Lena début juillet chez Quatermass.

C’est dans la catégorie electro-dub que sévit ce projet, un genre musical déjà très convoité avec des artistes qui ont ouvert la voie comme Pole et Vladislav Delay, et dans laquelle il va devenir difficile de se faire une place, nous l’avons vu récemment avec le dernier album de Si-cut.db.
Pourtant le premier morceau de cet album nous surprend énormément. On peut même parler de coup de foudre. On est à la frontière du dub et de l’electronica, ce premier titre nous invitant à onduler sur la piste de danse, mais sa construction très riche le rend passionnant. On voudrait ralentir le temps pour apprécier tous les petits bruitages qui ponctuent le morceau, comprendre comment les uns répondent aux autres et s’imbriquent les uns dans les autres. Comme sur Enthusiast de Si.cut-db, on apprécie particulièrement la clarté de ce titre qui apporte quelque chose de nouveau aux ambiances enfumés de Pole.
On retrouve ce genre de réussite en fin d’album avec Zahir, une rythmique scintillante, une mélodie soyeuse au second plan, sur un tempo plus calme.

Malheureusement, le reste de l’album est moins recherché. On trouve des morceaux plus épurés et répétitif (Dying Bug Dub), voire même minimaliste (Entomodub 4), un titre plutôt agréable avec ses notes aériennes au second plan (Entomodub 3) tandis que le dub de Pasmanga se transforme presque en reggae au fil du morceau.
On trouvera une certaine originalité avec Entomodub 1 et son esprit ludique, sa rythmique métallique et claquements de porte, sa construction chaotique faisant penser à la démarche maladroite d’un personnage de dessin animé. Ce morceau est d’ailleurs habilement remixé par Jayrope avec adjonction de mélodies faussement naïves.

Au final Lane est un disque qui globalement ne révolutionne pas le genre mais reste agréable, que l’on prend plaisir à écouter, et qui recèle par moment quelques belles surprises.

Fabrice ALLARD
le 15/08/2002