(Démo)
00/08/2002
Electronique
Apple Jelly / Démo / Pop
Apple Jelly est un jeune groupe dont le nom dit peut-être quelque chose à quelques uns, surtout s’ils sont fans de The Cure. En effet ils apparaissaient sur la compilation Imaginary Songs, tribute au groupe de Robert Smith, aux côtés de LT.No, The Little Rabbits, Migala, Mickey 3D et Dionysos, sortie sur le label drômois Mudah Peach.
Vous me direz, tout ceci est bien rock, et vous n’aurez pas tort puisque c’est de là que vient Apple Jelly, mais ils ont depuis habilement négocié un virage électro, la boîte à rythme palliant au manque de batteur. Cette démo live nous permet d’avoir un aperçu des concerts qu’ils proposent, en attendant un album prévu pour 2003.
Notre premier contact avec le groupe a été Nobody Can See Us, en téléchargement sur leur site, et premier morceau de cette démo. Il est évident que ce titre est un tube, electro-pop terriblement efficace, accrocheuse, douce et aérienne, dont on pourra reprocher la parenté un peu trop poussée avec Kraftwerk : petites notes façon Geiger Counter, vocoder, sonorités datées et mélodie faussement naïve. Reste une certaine originalité, particulièrement réussie, dans l’adjonction de nappes et d’une imitation de theremin débridé lors des breaks.
Les penchants pop du groupe prennent ensuite le dessus, notamment avec des vocaux plus naturels. Etrangement, l’intro de Hello, instrumentale et électronique est quelque peu irritante : minimaliste, arpège on ne peut plus classique, encore l’ombre de Kraftwerk dans le choix des sonorités, mais petit à petit les éléments s’emboîtent, finissent par créer une certaine densité que vient compléter la voix. Le final est plutôt réussi, avec de bonnes idées (le bref sample vocal qui vient ponctuer le morceau), même si la voix reste quelque peu énervante.
De plus en plus pop avec Snapshot, soit une lente ballade le long d’une mélodie toute en longueur (un theremin ?) vers laquelle vient flirter la voix.
The White Room nous partage lui aussi, mêlant sublime mélodie fine façon electronica, basse pop-rock et une voix plaintive qu’on trouvera trop maniérée même si elle fait passer une certaine émotion, fragile, menaçant de rompre. La mélodie également semble trembloter lors de plusieurs breaks qui se rapproche de d’un certain esprit jazz et de la musique improvisée. Très beau morceau.
Dernier titre, et non des moindres, Amour Electronique nous rappelle tout de suite Kat Onoma, la voix grave du chanteur ressemblant à s’y méprendre à celle de Rodolphe Burger, et l’on a l’impression de retrouver le phrasé d’une chanson comme La Chambre ou Le Déluge. La surprise se révèle ensuite, après une chanson calme, avec un bouquet final très punk-rock.
Au final cette démo live réserve quelques surprises, se révèle très agréable et avec de bonnes idées. Ils ne leur reste plus qu’à se détacher un peu de leurs références pour finir de décoller.
le 21/08/2002