(Progressive Form / Mochi Mochi)
26/01/2002
Electronique
C’est lors du dernier Shobo Shobo festival au Batofar en juin dernier que nous avons découvert ce jeune artiste japonais qui nous a fort agréablement surpris en mêlant nappe synthétique et une rythmique composés micro-sons électroniques.
Comme son nom l’indique, Silicom Two est le deuxième album de Aoki Takamasa, celui-ci s’alliant régulièrement avec Takagi Masakatsu sous le nom de Silicom, leur projet mêlant son et images.
A vrai dire, l’album est un peu surprenant, beaucoup moins accessible, plus expérimental, mais fort séduisant. Les compositions surprennent par leurs sonorités dures, froides, abruptes, pour des rythmiques souvent retenues, presque en sourdine, et des mélodies aux constructions complexes mais douces, et flirtant avec la mélancolie.
Des samples de voix complètement retravaillées, déformées apparaissent parfois comme sur l’intro de Remo, dont la mélodie synthétique semble vouloir imiter un chant humain. L’originalité de ce disque tient principalement à une recherche aboutie sur le son, dans un style musical où on l’on commence a entendre le logiciel plutôt que la musique.
Rythmique lourde et cliquetis sur Mry, dans lequel le chaos s’installe petit à petit, percussions sèches, basse froide et samples de voix en arrière plan sur le très robotique Sorc sur lequel viennent s’immiscer quelques grésillement, vent numérique et notes de piano électrique sur l’inquiétant Pimo sont quelques uns des éléments qui hantent ce disque.
Mais si l’ensemble paraît très expérimental, c’est peut-être seulement parce que cette musique ne ressemble à aucune autre. On pourrait dire qu’il s’agit là d’un croisement entre Autechre et l’esprit des autrichiens de Mego pour donner une petite idée de la direction que prend Silicom. Des deux anglais il se rapproche de part son sens mélodique, immédiatement séduisant et souvent proche d’une certaine mélancolie, d’un vague à l’âme, d’une nonchalance ambient. La fin du disque en est un excellent exemple avec Stdt aux notes progressives, la mélodie ambient de Sluc rythmée par des crépitements, ou le lentement syncopé Worb, hésitant, très beau.
Un deuxième album plus expérimental, plus recherché, plus abouti, mais tout aussi beau. S’il revisitait le genre techno sur son premier album, ici c’est l’electronica qu’il malmène à une période où beaucoup se contentent d’appliquer des recettes qui fonctionnent.
le 25/08/2002