Akufen

Akufen c’est un peu le gros truc du moment dont tout le monde parle, un peu comme Closer Musik il y a quelques mois. Si ces derniers construisent une musique deep et minimal (Kompakt oblige), le canadien Marc Leclair oeuvre plutôt dans le registre house, avec certes une certaine originalité pour un style musical qui semble se satisfaire de son efficacité sur les pistes de danse.

A vrai dire, les premiers titres de l’album surprennent fort agréablement. Rythmique downtempo, boucles de guitares samplées, collages habiles de parties vocales, violons, tout est merveilleusement utilisé et cohérent sur un Even White Horizons plutôt inclassable, et en tout cas pas taillé pour le dancefloor.
Les surprises s’enchaînent avec Installation, un titre à la rythmique plus rapide et particulièrement fine sur des basses groovy. Mais là aussi piano et guitare viennent créer un mélange hors norme et lumineux.
Malheureusement notre homme s’essouffle un peu vite puisque Skidoos, s’il n’est pas désagréable, est déjà plus classique dans le genre, que ce soit de par sa rythmique typique house, ou plus gênant ses vocaux féminins et chaleureux. Seuls quelques recherches sonores viennent perturber un ensemble bien rôdé.

On ne s’attardera pas sur la suite puisque presque tous les morceaux suivants sont construits de la même façon avec de simples collages de samples piochés sur les ondes radio. Des bribes de country sur Deck The House, variété/pop sur Wet Floors. Cela fonctionne plus ou moins bien en fonction des sons utilisés, de leur assemblage, mais quand le sample plaît on peut y trouver un certain intérêt comme cette voix féminine et décalée sur Heaven Can Wait.
On pensera par moment à Matthew Herbert, grand manipulateur de samples, notamment sur Late Night Munchies et ses cliquetis métalliques.
On termine avec My Way, une chanson électro-pop-house à la voix masculine feutrée limite soporifique.

On aurait bien voulu aimer ce disque, et ses premiers titres ont bien failli nous bluffer, mais celui-ci n’est finalement pas si surprenant qu’il devrait l’être.

Fabrice ALLARD
le 06/09/2002