Monogram

Nouvelle signature du label rennais Peter I’m Flying !, Monogram nous propose un premier album d’electronica mélodique qui marie habilement base electronica et touches post-rock.

Mélodie bucolique, rythmique précise, petits "vents électroniques", utilisation de glockenspiels : le titre d’ouverture, Uma, nous est, d’entrée familier, presque trop (on jurerait entendre un instrumental de Múm, la mélodie tintinnabulesque paraissant directement reprise à We have a map of the Piano). Toutefois, immédiatement prenant et émotionnellement captivant, on ne peut penser du mal d’un tel morceau. On pourrait s’amuser ainsi à pratiquer un jeu de massacre en relevant les emprunts çà et là : outre Múm sur le premier titre, la rythmique et le chant d’Aria rappellent fort le dernier album de Hood, l’intro de Flydaparol s’apparente à un mix entre celles de Monheim et She dreamt she was a bulldozer… de Godspeed You Black Emperor ! (récit en anglais accompagné de nappes de guitares).
Cela dit, chaque morceau est agréable et, qui plus est, lorsque le groupe sort de ces ornières, il est tout à fait capable de produire de belles pièces à la fois sombres et graciles (Ovni-C) ou de tisser des atmosphères délicatement cotonneuses (Le(s) Hasards (berceuses #1)). Par ailleurs, quand il sort encore davantage de sa carapace, quand il décide de jouer véritablement en groupe, on assiste à une adroite construction incluant mélodica, guitares, effets et voix (Rouge/Jaune). Prenant alors pleinement conscience de ses capacités, Monogram ne ressemble à rien sinon à lui-même.

Si ce premier disque pêche donc par trop de citations et références, il permet toutefois au trio de se placer pour l’avenir et augure de bonnes choses dans le futur, notamment sur scène (on nous promet des collaborations diverses : chorale, orchestre, troupe de danse…) où on a hâte de voir Monogram.

François Bousquet
le 08/09/2002