(Indus Sonica / Import)
21/10/2002
Rock
Ambient / Arbol / Indus Sonica / Pop / Post-Rock
Ayant quitté Piano Magic après l’enregistrement de Writers Without Homes dans des circonstances un peu obscures, Miguel Marin sort, sous le nom d’Arbol et sur le nouveau label Indus Sonica, sous-structure de Rocket Girl, son premier album solo.
Faisant se succéder titres instrumentaux de qualité et morceaux subtilement chantés par Suzy Mangion, la chanteuse de George (qui chantait déjà Postal et It’s The Same Dream That Lasts All Night sur Writers Without Homes), l’album explore avec brio diverses voies musicales, un peu comme peut le faire le groupe de Glen Johnson, mais en parcourant un spectre plus large encore. Par exemple, après Bikes and Kaoss, excellent morceau d’ouverture où on découvre un laptop folk parsemé de notes de glockenspiel que ne renieraient pas Múm (on retrouvera cette influence dans Three Reasons… (You Go) à travers une rythmique et un mélodica typiques du quatuor islandais), on poursuit avec Raquel, sublime pièce embrumée et poignante portée par la voix de Suzy, sous-tendue par un tremolo de cordes et des samples figurant une pluie battante (l’élément aquatique est, en général, très présent dans l’album).
Profondément mélancolique mais jamais mièvre ou geignard, l’album navigue tendrement entre analogique et organique, samplant divers sons (arrivée d’un train en gare, dialogue anglo-espagnol), incorporant des éléments électroniques (on flirte même, dans Some Pieces, avec un léger dub), tout en conservant une armature de base pop avec recours à de "véritables" instruments et présence de mélodies nostalgiques. C’est ainsi tantôt un piano, tantôt une guitare qui sert de base à chaque morceau, produisant le thème fondateur sur lequel viennent délicatement se greffer l’un après l’autre des apports extérieurs à chaque fois différents.
Idéal complément du très beau dernier album en date de ses anciens compagnons, Arbol permet, de surcroît, à Miguel Marin de se faire une incontestable place et constitue, sinon une découverte, du moins une splendide révélation.
le 21/10/2002