(Mille Plateaux / Tripsichord)
08/07/2002
Electronique
Dub / Electric Birds / Glitch / Mille Plateaux / Minimal
C’est toujours avec autant de bonheur que l’on retrouve la livraison annuelle d’Electric Birds. Une fois encore, Mike Martinez, par ailleurs manager du label Deluxe, change de structure et sort Gradations sur Mille Plateaux (après Strata Frames l’an passé sur U-Cover). Pour autant, cette frénésie discographique ne va aucunement de pair avec une baisse de qualité, les albums d’Electric Birds étant toujours aussi bons.
Peut-être moins porté sur les mélodies que son précédent effort, Gradations met davantage l’accent sur le travail des textures et l’apport de différentes sonorités. Ainsi, des samples de guitares se font de plus en plus fréquents (la silhouette d’une six-cordes stylisée apparaît même sur la pochette et sur le disque lui-même), les nappes sont extrêmement soignées et l’atmosphère générale particulièrement recherchée. Remplissant par ailleurs singulièrement bien le "cahier des charges" Mille Plateaux, Mike Martinez inclut, au sein de son electronica-dub minutieusement agencée, des glitchs méticuleusement disposés.
Alternant titres plutôt soutenus et très proches du dub (Painted Rooms, Gradations) et d’autres où la rythmique est limitée à sa portion congrue (Slow Motion), Electric Birds montre sa capacité à évoluer sans problèmes dans n’importe quel registre. Mélangeant à merveille nappes réverbérées envoûtantes, beat sourd et ajouts micro-électroniques (Radia), il parvient à insuffler une touche mélancolique dans un morceau apparemment anodin. Plus diversifié qu’auparavant, il agrémente donc également sa musique d’éléments extérieurs (douces notes de guitare, boucle funkysante) et porte une attention très précise à l’évolution des textures (on passe, dans Rian, le titre final, d’une sensation de flux et reflux à une réverbération puis à des sonorités presqu’angoissantes).
Probablement meilleur que Strata Frames, Gradations est même vraisemblablement l’album le plus abouti de son auteur, sommet d’une discographie riche et cohérente.
le 21/10/2002