(Intr_version / Mochi Mochi)
14/10/2002
Electronique
Si on avait été déçu par la prestation de Ghislain Poirier en juillet dernier au Batofar, Il n’y a pas de Sud, premier album du montréalais sorti à l’automne 2001 sur 12k, avait retenu notre attention. Sous le Manguier, inspiré d’un récent séjour en Afrique de l’Ouest du québécois et sortant sur Intr_version, le label de Mitchell Akiyama, confirme cette bonne impression.
Animé à la fois par un esprit minimal dub, une atmosphère générale proche de l’ambient et par des réminiscences de son périple africain (utilisation de Koras, percussions africaines, ambiance languissante) ce second album nous emmène paisiblement dans un voyage où les rythmiques ne sont jamais agressives et où les nappes vont et viennent de manière quasi hypnotique. Particulièrement évocateur, Sous le Manguier suscite en nous des images de dunes frôlées par le soleil, de plages de sable fin effleurées par les vagues ou d’étendues de jungle tendrement caressées par la pleine lune. Superposant textures travaillées et éléments micro-dub, élaborant délicatement chaque morceau, Ghislain Poirier se situe, avec cet album, bien loin de la techno ultra-rythmée et, pour ainsi dire, sans âme qu’il nous avait assénée l’été dernier en live.
Bien que d’une bonne qualité d’ensemble, on ne peut toutefois nier que l’ennui naît relativement rapidement, si on se prend à écouter trop attentivement Sous le Manguier (même si le dernier tiers du disque avec apport plus conséquent de percussions africaines et apparition discrète de mélodies se révèle être le plus intéressant). On conseillera donc, une fois n’est pas coutume, de s’en délecter en fond sonore, de se perdre dans ses circonvolutions tout en faisant autre chose, de se laisser happer par son atmosphère moite et presque lascive en étant occupé par ailleurs.
le 21/10/2002