F.S. Blumm

Un peu plus d’un an après Mondkuchen, son premier album solo paru sur Morr Music, Franck Schültge Blumm revient, sur Staubgold cette fois-ci, avec Ankern.

S’appuyant sur de véritables instruments aussi variés que nombreux (guitare, mbira, kalimba, cuivres, cordes, piano-jouet), l’allemand nous surprend d’entrée avec Folge, morceau beaucoup plus mélodique que ceux qu’on pouvait entendre sur son premier album, où la trompette de Harald "Sack" Siegler (son compère du duo Sack & Blumm) vient couronner l’union raffinée d’accords pincés de guitare et de balais frappant doucement une batterie. La suite de l’album poursuivra dans cette voie, mélancolique, mais jamais triste ou plaintive, parfois pas très éloignée de certains morceaux de The Sea & Cake ou Gastr del Sol.
On se laisse alors aller à une savoureuse rêverie ensorcelés par la six-cordes de Kurzer Winter ou envoûtés par le cor de Tal. Quels que soient les instruments utilisés par F.S.Blumm, le résultat est, de toute façon, toujours extrêmement probant, l’agrégat prend à chaque fois, le mélange opère parfaitement. A la relative froideur des lames métalliques des vibraphones et glockenspiels rétorque la chaleur des cuivres et cordes, à l’instantanéité des rythmiques réplique la profonde résonance de l’orgue et aux suites mélodiques des guitares répondent les bourdons de saxophone.
Parfois plus léger et plus "pop" dans sa seconde moitié (Sprung, Abgebildet), Ankern ne tombe pourtant pas dans la mièvrerie ni dans la facilité, terminant par un titre où les nappes de cuivres viennent recouvrir les mélodies de guitares, et confirme donc tout le bien que l’on pensait de son auteur après son disque de l’an passé.

François Bousquet
le 04/11/2002