(City Centre Offices / La Baleine)
21/10/2002
Electronique
Premier album du duo allemand formé par Bertram Denzel et Erik Huhn, Time is a Good Thing, musicalement dans la lignée de leur très bon 12" (Filet) sorti l’an passé sur City Centre Offices, nous réconcilie avec le label berlino-mancunien après la déception engendrée par le disque d’un autre duo : Morgan Caney et Kamal Joory.
Ayant tout d’abord joué sur de véritables instruments les différentes parties de leurs morceaux, les deux allemands ont ensuite travaillé dessus en les "électronisant" et en les dépouillant au maximum, de telle sorte qu’on a l’impression que l’intégralité du disque provient des machines. D’un minimalisme souvent proche de celui de SND, l’electronica de Denzel & Huhn n’en oublie pas pour autant l’aspect mélodique. Le titre d’ouverture, Chicago distille, ainsi, en boucle une ritournelle mélancolique tandis que clicks discrets et nappes soyeuses complètent le tableau. Agissant sur les sonorités qui forment mélodie et rythmique, les berlinois arrivent à les rendre presque atonales dans Coend ou à les fondre dans des saturations et autres glitchs dans Shaffel.
Parvenant sans mal à être aussi intéressants et performants dans des morceaux mélodiques (Chicago, Ehe) et accessibles (la rythmique blip-hop de Alto ou l’ambient house torturée de Rebirthsample) que dans d’autres davantage portés sur les expérimentations (A 54 où tout se passe entre une basse, des grésillements et de lointains résonnements de cloche, Melight principalement composé d’une nappe) ; pouvant à la fois aussi bien s’inspirer des ambiances chères à To Rococo Rot (leurs anciens partenaires au sein du projet Ornament und Verbrechen) qu’utiliser des sonorités extrême-orientales (Ehe), le duo sait se faire apprécier grâce au renouvellement constant dont il fait preuve, faisant s’enchaîner sans peine les titres tout en les différenciant clairement les uns des autres.
le 20/11/2002