(2.nd Rec / Import)
03/12/2002
Electronique
L’album de remixes est toujours un exercice périlleux, surtout quand ce sont des artistes électroniques qui retravaillent des morceaux post-rock. Bien souvent, le résultat s’avère n’être que simple ajout d’une boîte à rythme sur le titre de départ. The Academic Rise of Falling Drifters échappe à cet écueil et se trouve être un agréable album de remixes, au moins pour une bonne moitié.
C’est Styrofoam qui ouvre ce disque en reprenant A New Start qu’on trouvait, comme tous les autres titres, d’ailleurs, sur le seul album de Giardini di Mirò (les italiens ayant sorti, en outre, nombre de singles et splits) : Rise and Fall of Academic Drifting (on notera, au passage, que la volonté de retravailler les morceaux va jusqu’au titre de l’album). Bien qu’Arne Van Petegem soit rompu à ce type d’activité (on a déjà entendu ses remixes de Tristeza ou d’American Analog Set), son travail est particulièrement enthousiasmant : l’addition d’une rythmique, de notes de piano et de samples de cuivre et l’épuration à laquelle il procède en ôtant les saturations de guitares donnent au morceau original une profondeur et une dimension nouvelles. Autre réussite avec le remix de Pet Life Saver par Herrmann & Kleine qui procèdent par petites touches et rendent le titre des italiens plus éthéré par l’adjonction de voix aériennes et de nappes d’où s’échappe délicatement l’arpège de guitare initial. Découverte ensuite avec le morceau The Beauty Tape Rider réarrangé par Nitrada, dont le premier album vient de sortir sur 2nd Rec, qui agrémente le titre de base d’une rythmique electronica et digitalise la voix du chanteur pour un résultat pas inintéressant.
En revanche, la transformation par Turner de Trompsø is OK en titre dansant n’est nullement convaincante, se contenant d’une minimal house lassante sans relief et insipide. Plus loin, Opiate déçoit un peu malgré de bonnes idées (samples de cordes, rythmiques et breaks à la limite du hip-hop) et Dntel ne prend strictement aucun risque en faisant évoluer Little Victories dans son registre habituel : l’electronica chantée facilement accessible et vite oubliée.
Pour terminer, les anglais d’Isan, bien que forts discrets dans leur travail de remix, font de Penguin Serenade un titre élégiaque porté par une trompette prenante et des nappes de synthé captivantes ; tandis que le morceau-titre de l’album ici retravaillé se voit affublé, par errorEncountered, de délicates parcelles électroniques tout d’abord, puis d’un véritable rythmique ensuite.
le 02/12/2002