(M-Tronic)
00/10/2002
Electronique
Après trois albums, dont deux chez Hymen et un chez Thrill Beat Construction, Beefcake sort cet objet hybride, un Ep composé de quatre titres et autant de remixes, chez M-Tronic, déjà repéré pour la sortie du dernier album de Dither.
Beefcake ne nous ayant jamais déçu on aborde ce disque en toute confiance, mais rapidement les changements se font sentir. Même si seulement quatre morceaux sont écrit par Beefcake, on remarque une certaine retenue dans les élans mélodiques qui composaient les précédents albums. Si ceux-ci étaient parfois déplacés, ils apportaient aussi une certaine originalité pour un groupe classé au rayon indus.
Du coup le groupe glisse vers une electronica plus classique, de bonne facture, mais avec des penchants vers le hip-hop qui les rapprocheront de leurs compatriotes de Funkstorung. Le plus réussi de par ses contrastes est assurément Hôte #02 avec sa rythmique industrielle et sa mélodie légère, tandis que Hôte #03 s’oriente vers un trip-hop industriel, mais pas brumeux puisque l’on y trouve de belles mélodies aériennes.
Au niveau des remixes, le panel est assez large et assure des changements d’ambiances réguliers. Displacer n’apporte pas grand chose au titre d’origine, relevant juste un peu le pied de la rythmique, Dither ajoute quelques éléments rythmiques afin de rendre celle-ci plus dense, plus complexe et ramène un titre presque trip-hop dans une lignée electronica. Venetian Snares ne convainc pas par contre, avec un début très sauvage, très dur, dans un style breakcore, mais la fin de leur Crazy Funky remix est moins inspirée.
La plus grosse surprise, la plus belle réussite, le plus gros travail en ce qui concerne les remixes, revient à Electronicat. Si on avait un peu abandonné les travaux de Fred Bigot et ses dérives vers le rock funky, ce morceau dans le pur style de ses premières productions s’avère convaincant avec un groove basé sur la basse rapide et répétitive, tandis que la rythmique passe au second plan, et la mélodie sert à agrémenter les breaks.
Pour terminer, et en guise de bonus, un remix de :Zoviet*France : qui transforme un titre indus en morceau ambient, avec notes de piano éparses et grésillement.
Globalement, c’est une petite déception, mais ce disque contient aussi quelques beaux morceaux.
le 04/12/2002