Spaceheads

C’est en concert que l’on avait découvert Spaceheads, un groupe qui nous avait immédiatement surpris et séduit. Une certaine originalité dans la formation composée de Richard Harrison à la batterie, et Andy Diagram aux machines et trompette, celle-ci produisant bien souvent un son plus doux, plus feutré qu’a l’accoutumé, permettant une intégration parfaite au sein des sonorités électroniques.

Nous n’attendions pas grand chose d’un album de ce style musical qui prenait toute son ampleur en live. Pourtant, Low Pressure, déjà le deuxième album du groupe sur le label Bip-Hop réserve son lot de surprises.
Des titres comme Low pressure, The Lugano Affair, ou Over The Moon ne surprennent guère puisqu’ils sont dans la droite lignée de ce que peut faire le groupe : longues phrases de trompette aérienne, une rythmique riche et assez proche de ce qui se fait en post-rock. Contrairement au concert, le disque permet en plus d’apprécier une production fines et de nombreux bruitages que l’on ne percevait pas en live.

Mais le disque révèle aussi quelques surprises quand le groupe s’essaye à de nouveaux styles. On a Clear Day se fait accrocheur avec sa lente montée de basse et sa rythmique entraînante donnant l’impression d’assister à une course poursuite sur fond de chants d’oiseaux, Pressure Point flirte avec des expérimentations drum’n bass tout en restant dans ce que l’on pourrait qualifier de trip-jazz soyeux, Fog profite de sa longueur pour nous offrir une longue intro ambient qui prend le temps de se développer sur Red Shift, The Hut se voit mis en relief par une rythmique aquatique, et Storm Force 8 se révèle être un véritable tube technoïde fort bienvenu sur un album qui manque peut-être un peu de changements, de contrastes.

Même si le groupe nous avait laissé une forte impression en live, nous avions un peu peur du passage sur disque, mais celui-ci s’avère fort réussi. On navigue de surprise en surprise, même si on aimerait un peu plus souvent être bousculé.

Fabrice ALLARD
le 28/12/2002