(Démo)
00/09/2002
Electronique
Daniel Palomo Vinuesa est membre mais surtout fondateur, avec Stefano Cavazzini du collectif Serendipity, basé à Montreuil. La ligne de conduite de ce collectif consiste à intégrer le hasard dans ses compositions, ce qui permet entre autre d’intégrer une part d’improvisation dans des morceaux pourtant bien écrits. Les musiciens de ce collectif ont d’ailleurs des influences variées, allant du jazz au classique en passant par l’impro, et travaillent avec les moyens modernes mis à leur disposition, intégrant ainsi une composante électronique.
Cet album qui n’a pour l’instant que le statut de démo est d’ailleurs parfaitement représentatif de ce type de mélange plutôt séduisant, au risque de choquer les puristes.
Le disque se compose de trois partie, intitulées X Gauche, Y Bas, Z Droit. La première remporte immédiatement notre adhésion avec un superbe premier titre plutôt ambient et inquiétant avec saxo discret et piano cristallin, le tout savamment travaillé. Présent est un peu dans le même style, avec basse vrombissante, voix vocodé et saxo aérien.
J.U.M.M.A.P et Migraine donnent quant à eux un aperçu du genre de mélange entre électronique et acoustique que l’on peut obtenir, tous les deux s’amusant avec des rythmiques complexes (sur des tempos différents) et des mélodies au saxo, belles et mélodiques sur le premier, plus improvisées sur le second.
La seconde partie est plus pop avec notamment la Chanson Flou qui sonne comme un souvenir lointain avec un joli travail sur les voix, une ambiance lounge d’un vieux club de jazz en fin de soirée. Cette ambiance se prolonge sur En Attente façon ambient cotonneux avec réminiscence de cette même voix étrange.
Cette deuxième partie est aussi l’occasion de mettre en avant la part d’improvisation qui ressort particulièrement dans les partie de guitares. Le Projet Flou s’avère séduisant dans sa construction pourtant très posé, très aérée, laissant chaque instrument s’exprimer, se répondre, avec guitare, basse et piano.
On termine par Z Droit composée de cinq morceaux où la tension et la température semblent augmenter avec Voyage par Mains, très beau morceau sur lequel le saxo flirtant avec l’improvisation possède un son de plus en plus électronique sur une superbe rythmique tribale. Le rythme est aussi le point fort de Electrophone, syncopé et composé de multiples sonorités.
On sera un peu plus réservé sur la suite avec des guitares très rock assurées par Pascal Dalmasso dont on recommande pourtant son album Voiture 32.
On termine avec Fin, très calme au saxo toujours un peu free, qui se dilue petit à petit pour se prolonger dans une musique ambient sous-marine pendant une quinzaine de minute. Hypnotique.
Un disque vraiment original et souvent séduisant, parfois superbe quand tous les éléments d’origines diverses sont en parfaite communion. Le problème maintenant, c’est de trouver un public pour cette musique d’un genre nouveau mais tout à fait abordable.
le 05/01/2003