(Kitty-Yo / Tripsichord)
11/09/2002
Rock
Après un Animals, Suns & Atoms quelque peu décevant, que fallait-il attendre du nouveau Tarwater ?
Une continuité pop ? Un retour aux ambiances ombrageuses ?
Rien de tout cela. Tarwater semble s’être concentré sur le "Suns" de leur précédent opus et nous surprend de nouveau avec un album qui mêle chansons et instrumentaux lumineux.
Les origines germaniques du groupe s’affirme dès le premier titre, tant dans la voix feutrée de Tone Avenstroup (poète norvégienne) que dans la rythmique carrée, métronomique. La petite mélodie électronique et claire se faufile et apporte cette lumière nouvelle.
Le groupe garde pourtant son versant pop, très affirmé sur Metal Flakes, 1985 ou Perfect Shadows avec cette fameuse voix grave, régulière et désenchantée, et une guitare très présente. Plus électronique, Tesla se démarque par sa mélodie cliquetante et ludique, tandis que Diver se situe entre deux eaux avec une pop instrumentale relativement quelconque.
L’autre versant, ce sont ces tubes guillerets, sautillants, que l’on devine déjà un peu sur l’ouverture du disque représentée par 70 Rupies to Paradise Road. Mais ce n’est rien à côté de la boucle mélodique de Be Late qui semble tout droite sortie d’une harpe, et que piano et basse ne parviennent à perturber.
Dans la même lignée sur Dogs and Light Tents les allemands font preuve d’une gaieté et d’un entrain déconcertant : rythmique et mélodie sautillantes, bruitages ludiques, ce morceau tourne un peu en boucle mais on ne s’en lasse pourtant pas.
Ce groupe qui était peut-être un peu facilement rangé dans la case post-rock à ses débuts, se love dans des atmosphères vaporeuses sur lesquelles ils viennent déposer leur mélancolie. Ainsi on rangera tout aussi facilement Miracle of Love et Imperator Victus dans la case post-pop. Le premier marie cliquetis aquatiques et sonorités cristallines tandis que le second clôture le disque de façon plus classique, triste comme un adieu, mais apaisé par son long final ambient.
Tarwater revient donc là où on ne l’attendait pas avec un album parfaitement réussi, mais peut-être trop immédiat puisqu’on on a l’impression d’en avoir déjà épuisé la moelle. On attendra la suite avec le deuxième disque inclus dans l’édition limitée qui contient des musiques de films, pour une part déjà publiées en vinyle.
le 14/01/2003