(Expanding Records / Mochi Mochi)
13/01/2003
Electronique
Découvert sur disque à l’occasion de la compilation du label Expanding, The Condition of Musak, et sur scène avec sa prestation en ouverture de la soirée consacrée au label en novembre dernier au Batofar, Vessel nous livre, à présent, son premier album.
Dès les premières secondes du disque, on retrouve, logiquement, l’electronica mélodique qui fait la force du label londonien, l’accent étant pourtant, ici, un peu plus porté sur la rythmique que chez son compatriote Benge, par exemple. Nettement plus syncopée, celle-ci n’en est pas pour autant envahissante, les douces mélodies électroniques ayant toujours la part belle. Particulièrement oniriques, ces dernières réussissent à être en même temps élaborées, recherchées, travaillées et immédiatement captivantes, attirantes et attachantes pour dégager un résultat assez proche musicalement de ce que peut produire Domotic.
Gavin Toomey ne se borne toutefois pas aux strictes limites de l’electronica post-Isan. La deuxième moitié de l’album lui donne, en effet, l’occasion d’introduire quelques apports extérieurs particulièrement intéressants. Ainsi délaisse-t-il le laptop pour proposer une mélodie au piano (Limit) ; libre et aérienne, la mélopée s’apparente alors presqu’à un solo de jazz, des bribes de notes venant se poser aléatoirement sur une texture de base. Plus loin, avec Color Queen, c’est un climat voisin du dark hip-hop qui nous est proposé : rythmique sourde et saccadée, samples de cordes et échantillons vocaux hachés. Vessel se permet même, ensuite, d’épurer quasi totalement sa musique, laissant la mélodie de côté pour ne concentrer son travail que sur les sonorités (Monkey).
Révélant définitivement son auteur, confirmant le parcours sans faute du label qui l’accueille et n’ayant pas peur de sortir du parfois trop strict cadre de l’electronica mélodique, Dreaming in Pairs est une belle réussite.
le 25/01/2003