(List / Metamkine)
00/11/2002
Electronique
Electronica / List / Sogar
Outre son précédent album, nous avons souvent eu l’occasion d’écouter la musique de Sogar en concert, notamment lors de soirées dédiée aux artistes du label List. C’est sur ce dernier que sort Stengel, son deuxième album. Sogar fait partie de ces artistes qui font de la "laptop music", une grande famille qui expérimente avec plus ou moins de réussite suivant les cas. Cet album ne fait que confirmer la talent de Jürgen Heckel.
Certes, il ne cède pas à la tentation de mettre un tube en guise de premier morceau. Au contraire, St.01 est plutôt agressif. Non pas à cause du souffle numérique qui hante ce premier titre, mais par ses sifflements extrêmement aigus, stridents qu’un douce mélodie ne parvient pas à feutrer. St.02 se fait plus agréable mais ne surprend guère : craquements, cliquetis, bribes de mélodies tronquées.
Mais c’est quand il calme le jeu que Sogar se démarque. Il ne s’agit pas d’une question de tempo puisque les rythmiques sont quasi inexistantes, mais de savoir se concentrer sur l’essentiel et de ne pas surcharger les morceaux. Ainsi St.03 se fait plus clair avec cliquetis aquatiques et bouillonnements, soit un mélange plus fin et posé. Petit à petit l’épure se confirme et les titres gagnent en beauté. Se contentant d’une longue nappe parsemé de cliquetis, ceux-ci créant une micro rythmique en jouant sur la stéréo sur St.04. La nappe mélodique se retrouve seule sur St.05, juste perturbée de quelques glitchs en fin de morceau, ceux-ci prennent le dessus sur St.06.
Les titres s’enchaînent à merveille, Sogar construisant cet album comme un live. Des éléments nouveaux font leur apparition à la fin d’un morceau, annonçant la couleur du suivant. Ainsi sur St.07 l’électrocardiogramme est plat, la nappe linéaire, mais une superbe mélodie s’immisce au sein de celle-ci, tel un souffle de vie salutaire, le tout mis en relief par de nombreux bruitages plus variés, originaux, ceux-ci donnant même l’impression d’être des sons concrets. On revient ensuite en terrain connu avec St.08, un peu comme le précédent mais moins subtile, tous les éléments semblant mis sur un pied d’égalité.
On s’attardera plutôt sur St.10, qui nous avait fait une grosse impression en concert et qui avait même été salué par le public : on part sur des bases connues, puis la musique se retrouve noyée dans une texture prenant de plus en plus de place, d’ampleur pour finir saturé, agressive. Elle s’arrête lors brusquement, laissant alors la place à une nappe ambient bouillonnante.
Les deux dernier morceaux, composés de nappes feutrées, parsemées de bleeps terminent agréablement le voyage, St.12 semblant être une version ambient de son prédécesseur.
On avait beau apprécier les prestations live de Sogar, on ne s’attendait pas à un travail aussi fin, à ces mélodies subtiles, à cette beauté impalpable. Stengel se révèle être un superbe album, et pour nous une grosse surprise.
le 01/02/2003