(Angelika Köhlermann / Import)
00/10/2002
Electronique
Ted Minski, c’est Anne Grabow, une jeune styliste qui sort son premier album chez Angelika Köhlermann. Pas moins de 15 ritournelles électro-pop originales, et presque autant de tubes.
Des ambiances un peu sombres toutes droites sorties des années 80, un son parfois lo-fi, quelques mélodies saturées, des orchestrations aérées mais suffisantes, un chant en anglais, allemand ou espagnol sont quelques un des éléments qui composent cet album.
Anne Grabow se moque des genres musicaux et crée un album jouissif ou chacun y trouvera son compte. Ambiances inquiétantes sur le répétitif Ich Bin Ein Prinz Mit Hunden avec aboiements de chiens et voix sorties d’on ne sait où, mystère avec Am Flughafen et son souffle numérique et ses voix éthérées. Les amateurs de trip-hop devraient apprécier Porqué Hablo, dont l’intro fait penser à Portishead tandis que le chant en espagnol, porté par un superbe voix apporte une couleur nouvelle.
On trouve ensuite quelques chansons plus pop que ce soit avec une petite mélodie électronique ou l’apparition d’une guitare sur Hab Dich Lieb, une sorte de clavecin et une voix désenchantée sur Rosy Wrong Cards, ou quelque chose de beaucoup plus rock avec les guitares saturées du très sombre In Mir encore une fois très influencé par les années 80.
Mais si l’on commençait cet article en parlant de ritournelles, c’est que ce disque contient aussi quelques perles sautillantes et guillerettes, comme le chacha printanier de Digital Poetry, soutenu par une superbe voix et une mélodie à la flûte, ou C’est Fatal et sa mélodie légère malgré une rythmique assez dure, tout comme le technoïde Proportional.
On terminera par Thank You I Kiss You construit sur une boîte à musique et un chant feutré, tout en douceur, qui semble trouver une suite avec Tschechisches Mädchen, la mélodie étant ici assurée par une harpe. Une orchestration et un chant qui, sur ces deux derniers morceaux ne manqueront pas de nous faire penser au dernier album de Björk.
Un album étonnant, une sorte de croisement entre Björk pour le chant et une certaine folie, et Hypo, que ce soit pour les influences assumées des années 80, une maîtrise parfaite de la musique pop faisant de chaque morceau un tube potentiel, et ce son particulier, un peu crade, home-made.
le 02/02/2003