V/A

Idwet est un tout jeune label rennais qui avec cette compilation sors son deuxième disque, le premier étant un album de Robert le Magnifique que l’on retrouve ici. Une deuxième sortie qui sert logiquement à présenter le label qui semble ouvert sur toute un panel de musiques électroniques en accueillant des artistes aux influences variées.

Globalement de nombreux artistes optent pour des formules groovy qui n’emportent généralement pas notre voix. Ainsi le hip-hop électronique d’Abstract Keal Agram ne convainc pas, tout comme E.D.A qui avec Le Futur allie pizzicato de violon et samples de foule maladroits alors que Sombre du même groupe se révèle assez attachant par sa teinte légèrement orientale, son piano grave et ses boucles hypnotiques.
De la même façon quelques artistes parviennent à allier ambiance chaleureuse et mélodies fines. C’est le cas de Robert le Magnifique qui utilise une guitare pour ses mélodies sur une rythmique electronica assez dure et ludique, tandis qu’un abstract hip-hop sert de squelette aux mélodies jazzy de Centdixneuf centun.

Dans un style plus pop (mais toujours électronique), Président Chirac est une belle surprise avec son côté bricolé attachant, un ton décalé et ludique sur Stupid Body, tout aussi à l’aise en faisant ressortir ses influences hip-hop sur Discodrama.
Plus pop encore, grosse surprise avec Massimo Gambani que l’on pourrait confondre avec Depeche Mode sur le superbe Empty Days tant dans le son des guitares que dans la voix. Peut-être plus personnel, Obviously I’m Compulsive semble être un véritable tube électro-pop peut-être trop formaté, aux sonorités déjà entendues pour se révéler véritablement intéressant.

On terminera par les artistes les plus proches du genre electronica, en commençant par Monogram dont nous avons déjà parlé ici et qui avec le très beau Rouge/Jaune s’amuse à construire une lente montée en puissance façon Mogwai et consorts mais en restant complètement sur le registre électronique. Atone se fait remarquer avec une electronica mélodique façon Morr Music superposé à un long extrait du film Festen. Electronica mélodique également pour Twedi, avec une rythmique plus appuyée, et une belle réussite pour Vlan avec un morceau sans titre aux sonorités dures et rythme syncopé.
On termine par la grosse surprise, sous le nom de Tepr, avec une electronica glacée et violente, un bref sample d’engueulade de couple, une rythmique qui s’enraye, on imagine la banquise qui craque et se fissure sous nos pieds, et une mélodie de guitare pour un mélange qui rappellera Four Tet. A noter que la prochaine sortie du label Idwet sera le premier album de Tepr.

Quelques belles découvertes donc, quelques gros espoirs mais on regrettera le manque de cohérence de cette compilation et un manque d’homogénéité de la qualité.

Fabrice ALLARD
le 14/02/2003