Alexander Perls

Alexander Perls, moitié du duo anglo-américain Icebreaker (qu’on avait croisé sur Aesthetics à l’occasion de leur premier album) et membre de Piano Magic (on se demande qui ne l’a pas été) au moment de Popular Mechanics et de Low Birth Weight, nous propose avec Storm son premier EP solo où il réussit assez habilement à mêler electronica mélodique et rythmiques accrocheuses.

Dans le morceau-titre qui ouvre le disque, Perls installe tout d’abord des lignes mélodiques assez proches de celles des artistes du label Morr Music (un album commun Icebreaker/Manual est d’ailleurs en préparation sur la structure berlinoise), puis rajoute une voix féminine venant doubler le thème principal et enfin appose une rythmique certes assez basique, mais diablement efficace. Même si les ritournelles produites sont quelques fois un peu trop simplistes et évidentes (The Drive), l’innocence et la naïveté affichées autorisent à mettre un voile sur ces facilités. Plus loin (Maximalist), on retrouvera dans quelques unes des sonorités employées, les réminiscences 80’s chères à Solvent ou Lowfish.
On peut, par ailleurs, voir d’un bon œil le fait qu’Alexander Perls se soit limité à un EP de cinq titres et environ vingt-cinq minutes, car tout laisse à croire que sa "formule" pourrait rapidement s’essouffler sur la durée d’un album. Cependant, le dernier morceau du maxi (Can’t be Sure) diffère un peu des autres : la voix féminine ne se contente pas de reprendre la mélopée d’origine, une partie bien distincte lui est offerte avec paroles (et non plus "la-la-la" comme dans les autres titres) et mise en avant ostentatoire. Bien que la seconde moitié du morceau verse ensuite, quelque peu, dans le tube teen-pop à la Lene Marlin, l’ensemble conserve un côté désuet touchant.

Particulièrement frais et immédiatement appréciable, Storm confirme également les capacités de Monopsone à sortir d’intéressants EP (on leur devait déjà la série Substracks, splits 10" à la pochette soignée et aux choix artistiques élégants : Schengen, Epic45, Micro:Mega, Below the Sea), alors qu’on fut un peu plus circonspect sur les albums parus jusqu’à présent sur le label manceau (Abstrakt Keal Agram et Laudanum).

François Bousquet
le 18/02/2003