(Labels / Virgin)
14/01/2003
Electronique

Après 2 albums studio et un live à Pompidou, Console revient en affirmant le côté pop de Rocket in the Pocket avec ce double album dont le premier volet, Reset, est une électro-pop de bonne facture mais guère surprenante. Le deuxième disque, Preset, permet quant à lui de faire le lien avec le passé du groupe, plus tourné vers l’electronica et l’ambient, tout en continuant à évoluer.
On commence donc avec Reset, un disque que l’on ne pourra s’empêcher de comparer avec le premier album de Ms. John Soda sorti il y a quelques mois, à croire que quelques groupes appliquent une formule dans l’air du temps.
Ainsi Your God eats Me avec ses subtiles arrangements et traficotages sur les voix n’aurait pas dépareillé sur No p. or d. paru chez Morr Music. Tout comme Ms John Soda, Console a fait appel à une jeune femme (Miriam Osterrieder) pour assurer le chant, remplissant parfaitement son rôle que ce soit dans les morceaux les plus énergiques avec une voix bien en avant (Surfin’ Atari) ou plus calmes, voire même mélancoliques comme Into the Universe avec superbe rythmique à mi-chemin entre jazz et musiques latines, saxo, guitare claire et une voix très posée au superbe chant. Instrumentation plus classique mais même ambiance sur le tout aussi beau Secret Game, relevé par des samples de voix tronquées et craquements de vinyle.
Malgré quelques facilités avec rythmique techno binaire (Dirt on the Wire) et deux morceaux inaboutis, ce premier volet s’avère très agréable, et relativement immédiat, risquant peut-être de lasser assez rapidement.
Le deuxième volet, composé de huit titres instrumentaux se découpe en fait en 4 morceaux qui font eux-même l’objet d’autant de remixes. Les originaux sont très beaux, très cohérents et présente le versant calme et doux du groupe. Même un titre comme Para.lel qui débute avec une rythmique sautillante aux accents légèrement house se voit poursuivi par un style ambient aux notes légères. Diagonal, sous forme de pop instrumentale aux guitares mélodiques et mélancoliques est agréable et relevé par un superbe break, court mais original. Console nous surprend avec Independencia créant une lente tension avec arpège de guitare et mélodie de harpe enveloppés dans des violons déchirants tandis que Marina est basé sur un rapide arpège synthétique, des notes frétillantes créant le rythme, des croisements de sonorités douces et percutantes sur lesquelles se posent de longues notes claires.
Les remixes quant à eux passent pour de l’exercice de style, en transposant de très beaux morceaux dans d’autres styles. Les tempos se ralentissent, on se trouve à la frontière entre reggae et "musique des îles" sur Marina, puis Independencia flirte avec le jazz et l’easy-listening.
L’ensemble s’écoute avec plaisir, allie la légèreté de la pop avec quelques passages un peu plus profonds aussi bien sur Reset que sur Preset. Console n’invente rien avec et album, ce qui n’en fait pas moins un très bon album agrémenté de bonus vidéos, paroles, etc...
le 21/02/2003