Black Dice

Beaches & Canyons

(Fat Cat / PIAS)

 date de sortie

18/02/2003

 genre

Rock

 style

Psyché Rock

 appréciation

 tags

Black Dice / Fat Cat / Psyché Rock

 liens

Fat Cat

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Avec une pareille pochette, la couleur est immédiatement annoncée : les quatre membres de Black Dice s’amusent avec les codes du psychédélisme, tant au niveau graphique que musical. Après avoir joué au festival All Tomorrows Parties (à Los Angeles) l’an dernier, les voici signés chez Fat-Cat avec l’album qui va vraisemblablement les révéler auprès d’un plus large public.

Composé de cinq morceaux pour une heure de musique, Beaches & Canyons avec ses longues pièces satisfait un autre critère des musiques psychédéliques. Le premier titre, Seabird, est une courte introduction qui présente bien la musique du quatuor : bleeps et chuintements électroniques, improvisation, rock, noise et long final ambient avec voix aux intonations tribales.
Les autres morceaux généralement d’une quinzaine de minutes chacun se découpent souvent en deux parties distinctes, permettant au groupe d’aborder et de développer différents styles. Ainsi Things Will Never Be the Same commence par une très longue intro ambient sur laquelle se créé une lente tension et une montée en puissance par l’ajout d’une rythmique au tempo de plus en plus soutenu et de voix de plus en plus plaintive, jusqu’à l’explosion qui laisse place au rugissement des machines avant un retour au calme.

Si l’on retrouve des éléments communs sur de nombreux morceaux (rythmiques soutenues, chants tribaux, accélération du tempo), le groupe n’utilise pas un seul schéma, une seule recette. Ainsi The Dream is Going Down débute par une intro bruitiste avec guitares grinçantes, machines et voix, enchaîne avec un long passage aérien avec choeurs et guitares distordues et grinçantes, puis se termine par une musique des îles et voix scandées de plus en plus rapidement. Alternant ambient planant et rock psyché, Black Dice calme le jeu sur Endless Happiness avec longues notes de flûte, guitare cristalline pour se clôturer par cinq minutes de bruits de vagues et clapotis, tandis que Big Drop, le morceau le plus rock et le plus long de l’album laisse la place aux guitares incisives, aux roulements et martèlements de batterie, et aux cris. Si chacun se calmes quelques instants pour un break, c’est pour repartir de plus belle dans un bouquet final énergique.

En mélangeant les genres, Black Dice ratisse large et devrait arriver à séduire un large public, que ce soit les vieux fans de musiques psychédéliques en souvenir de leurs jeunes années, leurs enfants pour qui le nouveau gourou s’appelle Godspeed You Black Emperor, les amateurs de rock expérimental et bruitiste, et tout ceux qui se plaisent à rêvasser sur des sonorités cools et apaisantes pour peu qu’ils ne soient pas fermés au reste.
Si l’ensemble de ces ingrédients forme un ragoût un peu réchauffé, celui-ci s’avère goûteux et nourrissant. Il se dégage en effet de ce disque une énergie rare et authentique qui donne l’impression d’écouter un enregistrement live.
S’il fallait que ce soit fait, Black Dice a peut-être l’avantage d’être le premier à l’avoir fait, et nous allons maintenant passer à autre chose.

Fabrice ALLARD
le 25/02/2003

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