Batofar cherche Tokyo : Cyclo (R. Ikeda + C. Nicolaï)

 date du concert

16/12/2001

 salle

Batofar,
Paris

 tags

Batofar / Carsten Nicolaï / Cyclo. / Festival Batofar cherche Tokyo / Ryoji Ikeda

 liens

Ryoji Ikeda
Carsten Nicolaï
Batofar

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Cyclo (Ryoki Ikeda + Carsten Nicolaï) :

Le concert commence dans de faibles craquements, le public nombreux ne se tait pas encore, il faut attendre que le bruit enfle (jusqu’à devenir inconfortable) pour que petit à petit les têtes se tournent avec un air interrogateur vers la scène, où l’on trouve : au fond, un écran, sur lequel est projeté un logiciel de musique, de part et d’autre, des tables recouvertes de portables et de tables de mixage.
A la table de gauche, Carsten Nicolaï et, caché derrière lui, Ryoji Ikeda. Le concert va ressembler à leur album sorti cette année sur Raster-noton, mais la projection permet en plus de visualiser les sons et les rythmes mis en oeuvre. Il y a un gros travail sur la stéréo, les sons passent d’un coté à l’autre (en même temps que les points sur l’écran). Les craquements, bien que très courts, semble agencés selon une rythmique tellement triturée qu’elle devient imperceptible, on se demande même si ce n’est pas notre esprit qui tente d’agencer les sons selon une certaine logique. Pendant ce temps, ils semblent tester la puissance maximale des enceintes, et les vibrations parcourent les corps. On essaie d’identifier l’apport de chacun, Ikeda semble produire des sons minimalistes, tandis que Nicolaï enchaîne des boucles et des effets sur les sons du premier. Parfois l’un coupe brutalement sa contribution, créant un effet de surprise et relançant le concert dans une nouvelle direction.

Assembler (= Nobukazu Takemura + Aki Tsuyuko) :

Un couple s’installe sur la table de droite, effectue des branchements et des réglages pendant un long moment. Puis un panneau annonce les artistes. Nobukazu Takemura se produit avec celle qui chante sur la plupart de ses disques, Aki Tsuyuko, et qui a elle-même sorti un album sur Childisc, depuis réédité sur l’excellent label Moikai de Jim O’Rourke.
Des petits films, soit tournés en DV, soit d’animation, se succèdent au fur et à mesure des chansons et les accompagnent. Les premières images sont celles d’un manège à l’ancienne, et placent d’emblée le concert dans un cadre enfantin et ludique, mais sans mélancolie excessive. La musique consiste tout d’abord en des mélodies et des fréquences sans cesse modulées, qui rappellent les disques récents de Rafael Toral ou Christian Fennesz. Tout cela est beaucoup plus pop que Cyclo.
Puis une voix entièrement distordue vient se greffer aux morceaux, avec à l’image un petit robot sommaire qui mime ce chant, le rythme se fait plus pop et dansant. Puis les images du début reviennent, terminant la boucle de ce tour de manège.

Deux concerts excellents pour la clôture du festival Batofar cherche Tokyo.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 17/12/2001

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