(Bip-Hop / La Baleine)
19/02/2003
Electronique
Bip-Hop / Electronica / Scanner / Tonne
Sound Polaroids est le fruit d’une collaboration entre Scanner dont on parle régulièrement ici, et Tonne que l’on a pu voir l’an dernier lors d’une soirée Bip-Hop. Les deux artistes ont effectué quelques performances dans diverses villes, lesquelles leur fournissait une matière sonore et visuelles que Robin Rimbaud et Paul Farrington n’avait plus qu’a sculpter pour nous donner leur vision de la ville.
Le disque se divise donc en six long morceaux, dont quatre d’entre eux sont composés par Scanner, les deux autres par Stephen Vitiello et Tonne.
En ce qui concerne Scanner, pas de grosse surprise si ce n’est que c’est parfait. On retrouve les sonorités qu’il nous a offert récemment en concert, il fait une photo sombre et inquiétante de sa ville sur le premier titre (London) tout en nous donnant l’impression de s’y promener : carillon, métro, voix d’enfants, taxi, musicien de rue, sifflements, le tout en permanence hanté par le flux régulier d’un son grave. Milan est beaucoup plus musical et la ville parait mystérieuse avec un tintement grave tandis que bruits d’oiseaux et ondes radios se mêlent à la musique.
Exotisme encore avec Tokyo et des samples d’émissions télévisées, rythmique bouillonnante et une musique qui prend de l’ampleur au fil du morceau comme une vague envahissante. Enfin Montréal, sur lequel Robin Rimbaud semble renouer avec ses premières amour via le piratage d’une conversation téléphonique charmante et amusante, et qui forme la majeure partie de ce morceau.
Stephen Vitiello est en charge de New York City, celui-ci y ayant vécu quelques temps et possédant déjà une belle banque de sons de cette ville. Sur une musique très répétitive qui semble reproduire le battement du coeur de NYC il colle bruits de foule et applaudissements pour un ensemble à la fois dense et calme.
Tonne enfin clôture le disque avec un très long morceau. On croit reconnaître quelques sonorités de Tokyo dans ce Tonne Mix qui n’est peut-être qu’un florilège de sonorités des diverses ville. Il fourmille de petits son, un cri d’enfant, des gens qui parlent dans un hall, le tout emballé dans de longues nappes nasillardes et des rythmiques abstraites. C’est très beau, pas très éloigné de Scanner finalement, mais petit à petit l’ensemble de déconstruit.
Depuis quelques temps on voyait beaucoup Scanner en concert qui semblait du coup moins productif sur disque. C’est donc un plaisir de le retrouver en grande forme sur ce très bel album conceptuel.
le 16/03/2003