Infant

Growing Up

(Neo Ouija / La Baleine)

 date de sortie

06/03/2002

 genre

Electronique

 style

Electronica

 appréciation

 tags

Electronica / Infant / Neo Ouija

 liens

Neo Ouija

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Avec ce disque, sorti sur le label de l’excellent Bauri et de la fabuleuse compilation Cottage Industries, Andrew Fearn nous propose 8 titres assez longs qui ne révolutionneront pas l’electronica mais se révèlent très soyeux et agréables à l’oreille. Le disque se meut dans des ambiances plus caverneuses que cristallines, sur un tempo plutôt lent, et participe plus de l’installation d’un climat que du fourmillement d’idées. Les rythmes sont assez conventionnels, mais s’y ajoute une diversité de sons et de mélodies qui rend l’ensemble convaincant.

Sur B.S.H.M., Fearn s’amuse avec des voix travaillées et superposées, tandis que Ran s’immisce dans la sphère d’Autechre ou du premier Boards of Canada de manière très convaincante. Unknown poursuit les réminiscences warpiennes en lorgnant du côté des premiers Black Dog. L’impression assez nette qui ressort de ce disque est que son auteur se place plus dans le sillage de Warp, auquel il constitue en quelque sorte un hommage, que de Morr, pour le situer par rapport à ces deux labels phares. Un morceau comme Pring le confirme.

De manière générale, on ne navigue pas dans les épures de l’excellente compilation Cottage Industries ou de Vessel, pour évoquer un gros coup de coeur récent des rédacteurs de ces pages. On a ici affaire à une electronica plus "organique", plus affirmative qu’allusive, qui vient chercher l’auditeur et l’enveloppe dans une galaxie d’ambiances similaires mais pas identiques, au moyen de rythmes plus marqués que dans certaines productions plus "intimistes". La façon dont Fearn agence les sons lui permet d’installer une impression de chaleur, un certain "groove" qui tranche avec la froideur parfois clinique d’autres productions.

Rebel commence de manière très sage et pointilliste, pour s’agrémenter ensuite d’une rythmique qui semble sortie d’une bouche humaine. Vers la fin du disque, Have revient vers des paysages electronica plus actuels avec sa mélodie calme et apaisante. L’album se clôt en beauté avec le très réussi You Are a Long Way From Home où se mêlent, sur un tempo plus rapide, fragments vocaux, rythmique saccadée, clicks discrets et ligne mélodique impeccable.

Au final, un disque réussi et séduisant, mais dont l’on regrettera peut-être un peu le manque d’audace et d’innovation.

Gilles Genicot
le 16/03/2003

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