((K-RAA-K)3 / Import)
03/03/2003
Electronique

Annoncé par le concert de la Maison des Métallos du mois de novembre dernier, le changement de direction musicale d’Ovil Bianca se concrétise avec The Wide Album, deuxième effort de Tim Wijnant, fidèle au label gantois qui l’avait découvert.
Avec ce second disque qui porte parfaitement son nom tant il symbolise l’élargissement musical de son auteur, on est bien loin des glitchs épars du premier album. En effet, les titres d’Ovil Bianca sont, à présent, nettement plus étoffés qu’auparavant : textures saturées et sons perturbés ont remplacé les clicks and cuts discrets de Gravity=Love. Si l’atmosphère générale a perdu en intimité et en mélancolie (la comparaison est d’autant plus aisée à faire que l’album est agrémenté d’un MP3 du concert que le belge avait donné au Pukkelpop festival à l’été 2001 où l’on retrouve ses deux axes musicaux), la musique produite a gagné en diversité, proposant des sonorités jusqu’ici inexplorées. Parvenant adroitement à mélanger des sons qu’on croirait échappés du quotidien (bris de verre, porte qui grince) avec des nappes synthétiquement sophistiquées, Ovil Bianca crée un univers à la fois familier et intriguant, accueillant et étrange.
N’hésitant pas à triturer, voire à torturer, les samples qu’il utilise (comme la guitare jouée par Jurgen de Blonde/Köhn dans Forever be with me (FM version)), Tim Wijnant adjoint donc à sa musique des apports extérieurs. Que ce soient avec ses camarades de (K-RAA-K)³ (Jurgen de Blonde, Benjamin Franklin et Wio sont présents sur l’album), via le sample d’un dialogue au féminin, la musique d’Ovil Bianca est ainsi ouverte à tous les vents, avide de rencontres (la fin de Forever be with me (FM version) flirte presque avec le rock) et en constante recherche d’évolution.
le 20/03/2003