(Ad Noiseam / Nuit & Brouillard)
00/12/2002
Electronique
Cordell Klier... encore un nom inconnu. Il s’agit d’un artiste ici en solo mais qui fait parti d’autres projets musicaux qui ne sont pas plus connus, et comme si cela ne suffisait pas, il a également créé son propre label, Doctsect dans le but de donner une chance à de jeunes artistes de se faire entendre.
Avec Apparitions, son premier album solo, il nous offre 13 pistes sans titres, hantées, inquiétantes, faites de glitchs et de nappes sombres.
La première moitié de l’album est assez envoûtante : quelques bruitages et erreurs numériques très en avant, à tel point qu’à faible volume on n’entend que ceux-ci. Pourtant, loin derrière, des fantômes semblent être à l’oeuvre. Nappes douces et inquiétantes, bribes de voix, souffle évanescent, forment un fond sonore comparable à Biosphere par moment.
Les sonorités utilisées, tant atmosphériques que bruitistes fonctionnent ensemble, pour ce qu’elles évoquent : des bruits de pas, le chant d’insectes une nuit d’été, un vent glacé, mais aussi des coups donnés contre on ne sait quoi. En fonction des titres les glitchs sont plus ou moins présents, les fantômes un peu plus absents, mais cette première moitié d’album est construite plus ou moins sur la même "recette".
Et puis tout fini par s’expliquer avec le 7eme morceau. Les sons s’organisent pour former une rythmique, et les fantômes semblent avoir pris peur devant la structure, puisque le second plan est quasiment absent. La suite est alors plus facile d’écoute, l’ensemble des sons étant mis sur un même niveau. On trouve alors un titre très abstrait composé de glitchs divers, un autre où une mélodie de basse est mise à mal par des perturbations, comme une mauvaise réception radio donnant à entendre deux programmes, l’un essayant de prendre la main sur l’autre, et finalement les deux joueront de concert sur le 10eme titre
Avec Apparitions, Cordell Klier joue seul en terrain inconnu, et il a peu de chance de se voir rejoint par d’autres compositeurs. Sa dark-electronica ne va certainement pas attirer les foules mais peut séduire les amateurs d’expériences nouvelles.
Un disque de musique furtive qui peut risquer d’ennuyer, mais qui prendra tout son sens lors d’une écoute discrète, surprenant l’auditeur à tout moment.
le 04/04/2003