(M-Tronic / La Baleine)
09/04/2003
Electronique
Une nouvelle sortie chez M-Tronic, le jeune mais prolifique label electro-indus parisien qui nous font découvrir ici un nouvel artiste canadien répondant au nom de Michael Morton. Nous y sommes maintenant habitué, M-Tronic apporte un soin particulier au packaging de ses sorties, et c’est dans un digipack au carton d’un grain épais que se trouve ce dernier CD.
Le premier contact avec la musique de Displacer est plutôt agréable : douces nappes, petits bleep cristallins, Beta_Seed est plutôt ambient et nous surprend de la part de M-Tronic. Quand la rythmique fait son apparition, elle reste aérée, et ponctuée de petits glitchs et sonorités métalliques.
C’est très agréable, mais parfois un peu facile et souvent assez scolaire. Sur de nombreux morceaux Displacer se contente de superposer une nappe, une rythmique, quelques notes claires et mélodiques et assez régulièrement un ou deux samples de voix.
Au fil des morceaux se trame une petite montée vers des ambiances plus torturées, les rythmiques se font plus complexes, plus denses, on trouve des sonorités industrielles, quelques saturations sur Atrophied. Les mélodies se font alors plus discrètes, minimalistes et on devine une petite influence d’Autechre période Tri Repetae.
Displacer produit une electronica glacée qu’une rythmique plus downtempo ne parvient pas à réchauffer (Wraith), de l’electronica mélodique et somptueuse aux mélopées pleines d’écho (Vorago), mais c’est avec Bottom of The World que Displacer est au sommet de son art. Plus complexe, composé de nombreuses couches rythmiques et mélodiques, de sonorités saturées et lumineuses, ce titre est une petite merveille qui se démarque très nettement du reste de Moon Phase.
Les quelques remixes qui clôturent cet album gargantuesque (76 minutes) sont agréables, mais ne prennent pas de risques, se contentant en général d’étoffer trois morceaux qui manquaient un peu de corps, dont un joli travail de Beefcake.
Un disque extrêmement agréable, doux et mélodique, dont on regrettera ce qui ne sont, on n’en doute pas, que quelques erreurs de jeunesse.
le 14/04/2003