(Optical Sound & Aspic Records / Limonade)
00/12/2002
Electronique
Troisième sortie du label Optical Sound and Aspic Records, ce disque offre une autre tendance après l’électro-pop ludique de .Tape.. Ehb est le projet solo de Emmanuel Hubaut, à l’origine des Tétines Noires et de Lt-No. Ce mini-album composé de 8 titres entièrement électroniques offre une première vision de ce nouveau projet solo avec de nombreux titres écrits pour des installations artistiques.
Ce qui marque tout de suite c’est le son très franc, purement électronique et pleinement assumé, avec de longues notes assenées comme des coups de fouet. Un son un peu rétro, quelques samples de pleurs, quelques cris pour nous mettre dans l’ambiance, parfois dure ou sombre mais toujours emprunt d’une certaine poésie.
Chaque morceau est très différent, Ravissement est plutôt ambient et expérimental, sonorités aquatiques, légère brise et lente mélodie mystérieuse, et petit à petit Ehb nous conduit vers une découverte de la sensualité. Ainsi sur Etreinte une petite voix s’interroge : "Mais madame, j’ai mon sexe qui est tout mouillé !" sur fond de nappe basse et rythmique syncopée, quelques petits cris explicites, avant d’avouer "Je suis une fille qui aime trop le sexe".
Finalement, Etreinte qui débute comme un slow électro sur lequel se croisent des "Je t’aime" et des "Tu m’aimes beaucoup ?" cloture le disque en feu d’artifice, coloré fait de sourires et de pleurs, d’une rythmique enlevée et de guitares incisives au son électro.
De même la musique d’Ehb sait se faire sensuelle, et Emmanuel sème ce parcours/discours amoureux d’embuches, avec deux titres qui sortent du lot, deux titres à ressentir physiquement. Love Me Tender et sa basse sourde, répétitive, nous donne l’impression d’être à proximité d’un hangar dans lequel se déroule une rave. Un peu plus loin, on se retrouve dans ce même hangar avec un User & Abuser plutôt jouissif, et au son plus franc.
Pour terminer ce panorama Emmanuel rajoute quelques expérimentations sur Angoisse avec sifflements suraigus et petits glitchs.
On regrettera la durée du disque, très court qui le ferait plus passer du côté des Ep (malgré ses 8 titres) que du mini album. Il aurait été intéressant d’y ajouter une piste CD-Rom présentant les installations pour lesquelles quelques titres on été écrit, cela aurait emmené un peu plus loin l’auditeur dans l’univers du compositeur. Cela dit, on se consolera en jouant le disque en boucle, car riche et varié comme il est, on a du mal à s’en lasser.
le 22/04/2003