Godspeed You Black Emperor !

Calée une semaine auparavant, cette deuxième date francilienne de Godspeed You Black Emperor ! (deux jours avant le concert à l’Echangeur de Bagnolet) permet au collectif canadien de retrouver la salle qui accueillit leur premier passage en France il y a environ trois ans. On nous annonçait des Instants Chavirés pleins à craquer, nous arrivâmes tout de même à respirer et fûmes agréablement surpris par le relatif espace dont disposait chacun.
Commencé tardivement (le soundcheck avait été fait au dernier moment à cause d’une arrivée en avion quelques heures à peine avant le début du concert), le set de GYBE ! fut conforme à nos espérances : de toute beauté.

Installé sur toute la largeur de la scène (voire un peu davantage, il faut tout de même faire tenir neuf musiciens et deux batteries), les membres du groupe commencèrent avec l’épique Gathering Storm, un des titres phares du double album Lift your skinny fists…. Suivirent World Police and friendly Fire, Dead Metheny et Tazer Floyd, inédit. Bien que connaissant très bien ces titres (sauf Tazer Floyd évidemment), on est toujours stupéfait par la magnificence des montées de tension, la précision du jeu des musiciens, le savant agencement de chaque morceau et la capacité qu’a le groupe de les transcender sur scène en sachant faire durer aussi bien l’ascension pré-climax que les passages où guitares et batteries se déchaînent.
Pour finir en apothéose un concert sublime de part en part, le collectif nous offrit un autre titre inédit (MFR), long de vingt-cinq minutes, peut-être moins "rock" que les autres morceaux, mais non moins intéressant.

On apprécia également les images et vidéos projetées derrière le groupe par trois caméras dont les projections sont tantôt séparées, tantôt jointes en une seule superposition. Alternance de scènes de la vie quotidienne et de plans de rues de Montréal, les vidéos nous font plus encore pénétrer l’univers des canadiens.

Peut-être un tout petit peu déçu par la relative brièveté du concert (sur l’échelle GYBE !, bien entendu, car plus d’une heure quarante est un sommet inatteignable pour bon nombre de groupes) et l’absence de rappel, on quitta la salle de Montreuil émerveillé et rempli de cette magie que le collectif sait si bien insuffler en gardant en mémoire les moments féeriques que nous venions de vivre.

François Bousquet
le 22/01/2002