19/12/2001
Laugardalshöll,
Reykjavik
Voici un concert pas ordinaire, puisqu’il s’agit de Bjork chez elle, en Islande, donc devant son propre public. Elle nous offrira d’ailleurs un concert bien au dela de nos espérances avec quelques surprises qu’elle aurait difficilement pu faire ailleurs qu’à Reykjavik.
La salle de concert est en fait un gymnase, seule salle permettant d’accueilir un public aussi nombreux. Aussi nous fûmes un peu inquiet en arrivant quant à la qualité sonore de la prestation, mais habitués à la salle, les ingénieurs du son avaient réglé tout ca au mieux.
Places assises et réservées, le public se permet d’arriver au dernier moment, et surtout pendant la première partie assurée par Matmos qui accompagnait Bjork sur toute sa tournée.
Leur musique fut alors agrémentée de bruits et dialogues environnant. Belle prestation toutefois, très proche de leur dernier album A Chance to Cut is a Chance to Cure tant au niveau de la liste des morceaux que de leur interprétation peut-être trop soignée.
Comme sur le disque notre préférence se portera sur For Felix (and all the rats) qui leur permettra de se lacher un peu. On notera également un morceau très bluesy avec projection de cartes des Etats-Unis.
Ils joueront ainsi environ 40 minutes devant un public très sage.
Arrivée de Bjork sous un tonnerre d’applaudissements et démarrage en douceur avec Frosti, le morceau interprété avec une boite à musique, auquel s’enchainera Overture. Celui-ci surprendra puisqu’il s’agit d’un morceau extrait de la bande originale de Dancer in the Dark, mais se révèlera tout à fait à sa place, introduisant ainsi les cordes d’un orchestre islandais. Déjà quelques frissons nous parcourent, mais le spectacle ne fait que commencer.
Bjork commence à chanter avec All is Full of Love. Pourtant quelque chose nous surprend, on ne reconnait pas les paroles, et pour cause !!.... Bjork chante en islandais !!!
Une fois la surprise et une nouvelle vague de frissons passée, on se rend compte qu’elle devrait toujours chanter en islandais. Sa façon qu’elle a de forcer, d’accentuer sa prononciation colle parfaitement à cette langue faite de cassures, ruptures. Ses chansons prennent alors une nouvelle dimension.
Le concert se poursuivra de la même façon, et ressemblera à celui du Grand Rex : deux parties séparées par un entracte, robe blanche pour commencer puis robe rouge pour la seconde partie, projections d’images de glaciers, d’iceberg dans un premier temps puis de faune et de flore ensuite.
La première partie fut aussi celle de l’apaisement avec des chansons calmes ou contrastées, la plupart chantées en islandais. Vêtue d’une robe rouge elle reviendra pour faire la fête avec tous ses tubes : Isobel, Pagan Poetry, Hyperballad et Army of Me sur lequel Matmos se lachera un peu avec des basses vrombissantes.
Deux rappels pour terminer, avec pour le second le fubuleux Our Hands qui cloture tous les concerts de sa tournée.
Au final un excellent concert donc, avec un public calme et silencieux (peut-être en raison des places assises), et un son parfaitement équilibré entre l’orchestre, Matmos, le choeur Inuit, la harpe de Zeena Parkins et la voix de Bjork alors qu’il avait été reproché un orchestre trop faible au Grand Rex.
Bref, on en gardera un fabuleux souvenir.
le 27/01/2002